Lundi, j'ai fait une longue promenade à cheval en forêt de Luzarche avec Paul Rivière.

Lui n'a jamais arrêté de monter à cheval, il a été international dans une discipline peu connue, l'équitation d'endurance, il a été président de cette fédération, il a fait partie de la délégation française aux Jeux Olympiques de Stockholm. Il a une tonicité musculaire excellente, lorsqu'il s'est cassé le poignet il y a deux ans, le chirurgien a été tout étonné de sa capacité de récupération : Paul est une publicité vivante pour les bienfaits de l'équitation sur la musculature et les articulations.
Moi, j'étais montée pour la dernière fois une heure en 2002, après avoir arrêtée l'équitation en 1984.

Côté courbatures, je suis plutôt contente, j'en ai moins qu'en 2002, l'année dernière j'ai remusclé les obliques et les dorsaux. Les cuisses font mal, mais c'est davantage un problème de contact qu'un vrai problème musculaire.

En revanche, il me manque entre vingt à trente centimètres carré de peau sur les fesses (3x7 ou 4x7). La peau est brûlée comme si elle avait frotté contre du bitume. Lundi soir, mardi matin, j'ai mis de l'éosine (produit rouge miracle pour les bébés.) Mardi matin, j'ai subi quatre heures de réunion : quatre heures à supporter les courbatures de muscles qui supplient qu'on les étire, quatre heures assise sur des fesses à vif.
L'éosine, délayée par la lymphe qui coule de la blessure, a traversé les couches de tissu, quand je me suis levée, tout était rose. J'ai récupéré une robe au pressing, je me suis changée, je suis restée debout le reste de la journée, ce matin j'ai inventé un dispositif imperméable.

Ma seule crainte, c'est que Paul ne me propose une nouvelle balade avant que je ne sois guérie. Car il est hors de question que je refuse comme il est hors de question que je lui avoue l'étendue des dégâts.
On a sa fierté.