A Saint-Brieuc ce week-end pour fêter les deuxièmes 40 ans de l'année (il y en aura beaucoup d'autres en 2007). Je suis heureuse de voir A., qui vient d'avoir un troisième garçon en novembre, et inquiète pour elle, elle est épuisée. Les raisons n'en sont pas très gaies, je vais résister à la tentation d'épancher mon cœur ici.

Nous avons rencontré un breton pur jus, tombé dans les huîtres quand il était petit. Il mange les huîtres avec un couteau et non une fourchette, il n'arrache pas la chair autour du pied mais le coupe au ras de la coquille et mange le tout. C'est effectivement très bon. Nous l'interrogeons, il nous raconte des souvenirs familiaux de mangeur d'huîtres, et à une de mes questions répond pensivement :
— Il faudrait faire des tests à l'aveugle. Je ne suis pas sûr de distinguer la Paimpol de la Cancale.

Je trouve très poétique qu'il y ait des gens pour distinguer la Paimpol de la Cancale. Je ne savais même pas qu'il existait des variétés d'huîtres portant ce nom. C'est ce qui m'enchante dans le réel et chez les gens passionnés: dès qu'on se penche sur un sujet, on découvre des nuances, des profondeurs, des vertiges insoupçonnés.