samedi 1 mars
Je passe un quart d'heure au rayon des savons à chercher un produit pour la douche qui fasse aussi shampooing, en vain, jusqu'à ce que je me souvienne que ces produits ont pour nom "marine" ou "fraîcheur eucalyptus". Je me dirige vers le rayon des déodorants masculins: bingo. Une femme est visiblement censée se déplacer avec deux produits. Je suis agacée.

dimanche 2 mars
M. le Maudit à 11 heures à L'Arlequin. Je reste stupéfaite de l'exacte coïncidence avec la (non-?)réflexion actuelle sur la responsabilité juridique des assassins obéissant à une pulsion meurtrière.
Après le film est prévu une séance de questions. Le premier intervenant me fait rire, qui veut absolument interpréter la foule des hors-la-loi comme la population allemande des années trente aux sympathies nazies. Il me semble plutôt que c'est nous, la foule informe de toutes les époques, que représente cette assemblée de repris de justice. Une phrase du film sur la loi et l'Etat destinés à protéger l'individu de l'arbitraire me fait frissonner: dans l'Allemagne des années trente, ce ne sera plus vrai longtemps.
Après-midi, piscine.

lundi 3 mars
No country for old men.
Il faudrait tout de même que les cinéastes français apprennent à faire une bande-annonce. Elles sont beaucoup trop longues. Je n'irai pas voir L'heure d'été, les acteurs sonnent faux dès la bande-annonce, ni Modern love, ni MR73, car j'ai bien peur d'avoir vu le meilleur, images et sons, dans les quelques minutes de la BA. Ninja panda ou Panda ninja a l'air déjanté.

mardi 4 mars
C. me réveille à 4 heures du matin. Il a une otite.
Un entretien d'embauche près de la grande bibliothèque à 11 heures. Il fait froid, il y a du vent. Le quartier est agréable. Je remonte ensuite jusque dans le XVIIIe arrondissement pour rendre le Pléiade Contre Sainte-Beuve que j'avais emprunté. (Comme une idiote, je n'ai réalisé que trop tard qu'il contenait aussi les pastiches). C'est une mauvaise idée d'emprunter des livres aussi loin de mes traces habituelles, cela fait perdre trop de temps. Guinness et beignets de brie. Compagnon s'est coupé les cheveux; son cours tient mieux la route. L'intervenante est une petite femme en pull gris portant un énorme cartable rouge qu'on s'étonne qu'elle réussisse à porter.
H. rentre ce soir.

mercredi 5 mars
Un entretien à 11 heures, cette fois-ci à Vincennes. Il fait magnifiquement beau. Paul, près de la Madeleine, puis Cyril (ami de Guillaume, pour lui remettre Journal de Travers de sa part), trois minutes, à Vincennes.

jeudi 6 mars
4 minutes. A la vue de la bande-annonce, j'avais peur d'un film larmoyant, en fait, c'est très bien. Quelques maladresses ou invraisemblances sont compensées par les actrices, et la bande-son est, bien entendu, irrésistible.

vendredi 7 mars
C. m'installe ''Eyes in the sky'' comme sonnerie de portable.
Hervé cherche des idées d'applications à développer pour l'iphone. Je m'écroule en larmes. Je réalise que j'ai détesté l'époque Newton. Je ne veux pas que ça recommence. Je suis impressionnée par la violence de ma détestation, de mon refus de revivre cette période.

samedi 8 mars
Je trie des papiers en regardant successivement Get shorty, La Mort dans la peau et La Mémoire dans la peau. (Ça fait beaucoup de papiers, et de livres (liste des livres en cours retrouvés et mis en pile (le suivant étant généralement commencé parce que je ne sais plus où j'ai posé le précédent): Conférences de Borges (par besoin d'une citation), Les Essais de Montaigne (à cause de Compagnon), Don Juan et son double (commencé cet été, je ne sais plus pour quel livre urgent je l'ai abandonné), Théâtre ce soir, Viles Bodies (enfin retrouvé, je l'avais perdu depuis une semaine), Notes achriennes (presque fini, et comme il ne me restait que vingt pages, j'en ai emporté un autre pour les trajets en RER et je ne l'ai jamais terminé), Mrs Dalloways (emporté à la place de Viles bodies parce que je ne voulais pas paraître snob en lisant en anglais dans je ne sais plus quelle circonstance) et The Looming tower (interrompu pour reprendre des forces: il me déprime car je connais la fin) et de cartes postales. Lorsque j'aurai fini (cette nuit?), j'aurai terminé une tâche en cours depuis 1994 (date de l'avant-dernier déménagement)).
Demain, je suis coincée de 8 heures à 23 heures dans un bureau de vote. Quand vais-je transcrire Proust?