• mardi

Métro. Bibliothèque Marguerite Yourcenar. Emprunté quatre livres neufs, jamais ouverts.
Retour en vélib. Rue Vaugirard, rue des écoles. Une fille menue, bronzée, en robe de jersey souple jaune vif, sandales de corde à talons compensés, devant moi sur le porte-bagage d'un vélo. A hauteur de l'institut du monde arabe, emprunté la piste cyclable le long de la Seine. Il fait bon, les gens sont heureux, j'ai envie de faire semblant d'écraser un petit garçon mais il ne me regarde pas. Tant pis.
Quelques couples danses dans l'un des hémicycles au ras de l'eau. C'est si lent que je ne reconnais pas la danse: tango, valse? Un air de cornemuse. Non, deux cornets courts (renseignement pris, il s'agirait de deux hautbois piccolo).

Pas d'ordinateur disponible ce soir. Qu'à cela ne tienne, je lis dans un bain froid.

  • mercredi

Rien. Je suis contente. J'ai lu un livre drôle, j'ai acheté des livres pour une somme déraisonnable à mon libraire qui ferme définitivement demain. Comme toujours, j'ai privilégié les livres que je ne retrouverai pas (une revue consacrée aux articles politiques de Dagerman en Suède, articles dans lesquels il a fait ses premières armes, un livre reprenant les lettres d'Izambard), les livres que je devrais avoir depuis longtemps (Tristes Tropiques, Arasse, Bouveresse), des éditions peu connues au format ou à la mise en page jolis ou curieux (Sillage, Le Sonneur, etc). Et un livre d'art sur Saint Augustin que je n'aurais jamais osé acheter si la librairie n'avait pas fermé). Il fait enfin chaud.

  • jeudi

Trop orageux pour aller au cinéma à la Villette. Tant pis.
C. est parti en Roumanie pour quinze jours sans même songer à me dire au revoir. C'est drôle, dans un sens je préfère, cela prouve qu'il est vraiment heureux d'y aller, dans un autre, je suis un peu choquée. Partir sans se retourner n'est pas mon truc. Mais partir sans se retourner est aussi le privilège de ceux qui n'ont pas encore pris conscience de l'éphémère des choses.

  • vendredi

Matin. Il fait frais, enfin. Je reprends mes notes de Cerisy, j'ai trois billets parallèles à finir, j'ai laissé passé trop de temps, l'atmosphère m'échappe.