Mon chef revient de vacances aux Maldives. C'est un passionné de plongée.
Histoire des Asiatiques qui ne savaient pas nager mais qui plongeaient malgré tout quand on leur disait «Plonge!» (N'avaient-ils pas conscience que nager s'apprenait?)
La première fois certains ont failli se noyer en mer. Ensuite, une fois les classiques tests de natation en piscine mis en place (dieu sait pourquoi ils avaient été omis lors de la première sortie en mer), plusieurs ont failli se noyer en piscine: ils sautaient, ils sautaient. Les maîtres-nageurs, désormais vigilants, se tenaient à trois sur le bord pour plonger dès qu'un corps ne remontait pas au bout d'une minute.

Je trouve à la bibliothèque du CE Un Homme qui dort, la biographie de Perrec par Bellos, Pour un nouveau roman de Robbe-Grillet. Je résiste à l'envie de les lire, c'est tellement plus facile que la thèse d'Hermes.

Dans l'après-midi H. m'appelle: le beau-frère de E. vient de se tuer en montagne, laissant trois orphelins, dont le dernier a 14 mois. E. a déjà perdu son frère jumeau et une sœur. Je songe à ses parents. Je songe aux tragédies grecques, aux familles que les dieux ne laissent jamais en repos. Toujours la même impuissance, et l'irrémédiable.

Le soir, (c'est étrange de coller à la suite ces deux paragraphes. La vie continue, avec sa dureté et son indifférence (je nous hais d'être ainsi, mais peut-on imaginer que nous pourrions survivre autrement?)), Kung Fu panda à nouveau, parce que H. ne l'a pas vu. On y emmène ses parents. Le film résiste à une seconde vision, mais je préfère la version originale: la traduction des dialogues du panda en version cool ne me plaît pas. Est-ce la même tonalité en anglais? Je ne connais pas assez cette langue pour y être sensible.

Restaurant chinois (le Bambou, dans le 13e). Il est classique de faire la queue pour y entrer, d'attendre son tour sur le trottoir. Des tabourets sont d'ailleurs empilés devant la porte. Ici, c'est presque la cantine, on complète les tables, pas une place ne reste libre (la dernière fois, nous étions trois couples à une table de six). Je mange des crevettes au sucre de canne. Mais la carte était fautive, il ne s'agit pas de sucre de canne, mais de canne à sucre. Je mâchonne les trois bâtons, écrasant la fibre avec férocité. Amusant et un peu écœurant (les bâtons sont imbibés du jus gras de la cuisson).


Aujourd'hui (mercredi), Paul Rivière a quatre-vingt sept ans. On dirait qu'il va faire beau.