La rubrique "expositions" n'existe pas. Ce n'est sans doute pas un hasard.
Sur les conseils d'un grand manitou (dont je m'amuse désormais à deviner s'il sera plus embêté que je le cite ou que je ne le cite pas (Môôssieur n'étale pas ses sorties, LUI (mais cependant,... enfin bon, j'aime bien l'embêter))), grâce à qui j'avais déjà vu "Figurations narratives" au Grand Palais, je suis allée voir l'exposition Peter Doig. J'avais repéré les affiches dans Paris cet été, mais la figure de l'esquimau m'ayant évoqué Jean-Marie Gleize, j'avais été rebutée.

X. m'ayant donc encouragée (et ayant attiré mon attention sur la date de fin prochaine de l'exposition), je suis allée voir Peter Doig.

Je ne l'ai pas regretté.

Grandes toiles. Tableaux amicaux, bienveillants. Omniprésence de l'eau, les arbres comme des algues. La critique parle de "paysages oniriques", je parlerais de paysages lacustres. L'eau est représentée sur la toile, peu à peu elle prend possession de la toile, sur le dernier tableau présenté, elle fait partie du tableau en tant que matière, la peinture délavée ayant coulé sur la toile comme de la peinture sur de la soie. Trop d'eau, aurait-on pensé si l'on ne venait pas de voir les quinze ans de peinture précédente.
Toujours de l'eau, une flaque, un peu de mer dans un coin. Ou de la neige, collée comme du chewing-gum. Magnifiques sapins oranges peints comme au pochoir (peints au pochoir?), toile lisse, plaisant changement si l'on songe aux tartines habituelles.

Peinture sereine.
Je découvre cet usage qui consiste à offrir un tableau à un musée en hommage à un tiers : «Collection particulière. Don partiel et promis au Museum of Modern Art, New York, en l'honneur de Kynaston McShine».
Voilà qui ne manque pas d'élégance.

C'est étonnant comme certains tableaux peuvent avoir une présence humaine. On dirait des amis.