H. commence la lecture de Pale Fire. Je tourne autour du canapé, impatiente et nerveuse à la façon dont les vieux films nous montrent les pères en devenir dans les couloirs des maternités.

Le genre de week-end dont je me suis fait une spécialité: prévoir tant de choses à organiser que pour échapper à la pression je glandouille — quatre ou cinq ou six épisodes de Six Feet under. Cette folle de Lisa me fait penser à une blogueuse — dont je taierai le nom.

Vendredi soir, réunion de parents d'élèves de première. J'apprends que les élèves doivent présenter au bac une liste de lectures personnelles en plus des œuvres étudiées en cours. Je concocte depuis deux jours la liste de mes rêves, que faire avaler à mon fils, Wilde, Corbière, Laforgue, Stendhal malgré tout, Vassili Grossman, je tenterai bien les pastiches ou les articles de Proust, et les cours de Nabokov sur la littérature... Et du théâtre grec, les tragédies, qui me paraissent suffisantes à expliquer l'ensemble des situations humaines.

Nous avons de nouveau des radiateurs, les tuyaux de raccordement sont d'un rose noirci que je trouve plutôt joli, les radiateurs sont trop blancs contre les murs sales. Nous n'aurons plus à amasser des couvertures la nuit et à nous réfugier devant la cheminée le jour.