Levée à cinq heures. Deux heures de Nietzsche dans la maison endormie. L'instinct et la folie de Dionysos, la forme et la beauté d'Apollon, la raison froide de Socrate. Et Platon, le pauvre, sauvant les meubles.

Castres, Jean Jaurès, Goya. Exposition Les Caprices, sorcellerie, prostitution, ignorance, exploitation des hommes par les femmes, des femmes par les hommes. Tromperie, avarice, luxure, monde sans tendresse ni générosité. Je songe à La Fontaine, mais ce que montre Goya me paraît bien pire, comme si l'Inquisition avait nourri la superstition et l'hypocrisie. Soudain la guerre d'Espagne (de 1936) acquiert un arrière-fond. Tant de bêtise et d'avidité menant à tant d'horreur.

Acheté Demeures de l'esprit, Sud-Ouest. Emérveillée par le raffinement de Mme Toulouse-Lautrec dans la distance et l'exaspération: «Mme de Toulouse-Lautrec, lorsque son mari lui faisait l'honneur de débarquer chez elle, toujours sans crier gare, le place à table à sa droite, comme un invité, et non pas en face d'elle comme c'est l'usage entre mari et femme.»

Lautrec. Belle église, trompe-l'œil derrière l'orgue et le chœur. Un homme (le prêtre?) nous allume très aimablement le chœur et nous propose le commentaire d'un tableau, le baptême de Clovis, établissant le parallèle Clothilde/Clovis, Hélène/Constantin. Il a cette réflexion qui sonne étrangement à mes oreilles de catholique républicaine: «C'est pour cela que lorsqu'on coupe le cou du roi, on remet en cause beaucoup plus que le roi...», évoquant par ce suspens le sacrilège de la mort de Louis XVI, dans un étrange écho à ma lecture de JYP.

Au pied du moulin, pancarte botanique expliquant le pays de Cocagne. Je songe à Alphonse Daudet, d'un sud à l'autre.