Le cinéma Accatone s'est fait une spécialité de ces biographies étranges. Je suis sortie de celle-là perplexe, incapable d'estimer la part romancée du scénario (Il s'agit du ménage à trois Nietzsche, Rée, Salomé).

Le film est interdit au moins de seize ans, sans doute à cause de ses scènes frôlant la pornographie homosexuelle. Le tout est violent, excessif, à mon sens inutilement grandiloquent. Ce n'est pas un film "documentaire", c'est un film dans la lignée des Damnés de Visconti.

Lou Andréa Salomé veut être présentée comme une femme libre, mais pour ma part j'appellerais cela une allumeuse (est-ce un jugement moralisateur de ma part? Pourquoi tant d'affectation dans sa façon d'être libre? Est-ce un parti pris de Liliana Cavani? Mais pourquoi? Pour insister sur le scandale de la conduite de Lou Salomé à l'époque? Ou sur la folie du trio? Ou plus simplement sur sa dimension utopique, impossible?)

Ballet, beau pas de deux. Les hallucinations de Nietzsche atteint par la syphillis sont superbes. Paul Rée est présenté comme un homosexuel refoulé : vérité de l'histoire ou invention du scénario?

Plaisir d'entrevoir Venise en 1977. Qu'elle a changé: plus propre, plus pimpante, plus actuelle aussi: nous y perdons la sensation du temps qui passe, il est plus facile d'imaginer Proust dans la Venise de ce film que dans la Venise visitée ce printemps. Nostalgie.