J'ai trop traîné ce soir, état étrange, discuté une heure avec la personne qui m'a remplacée dans mon ancien poste. C'est drôle, elle m'a décrit un service que je ne reconnais pas, pratiquant intensément la médisance. Il faut croire que devant moi ils n'osaient pas. Ma célèbre "froideur" (lointeur) qui me protège malgré moi… (Il paraît aussi que j'ai laissé un bon souvenir. Voilà qui m'étonne davantage, il faut croire qu'ils aiment être bousculés.)

Ma remplaçante m'a téléphoné le jour d'absence de mon ex-collègue, pour ne pas déclencher de crise de jalousie chez celle-ci. Je me rends compte que j'ai occulté, refusé de voir mais surtout de commenter, pour ne pas médire justement, le défaut de cette ex-collègue, son sentiment d'infériorité poussé jusqu'à la tyrannie, tyrannie qui peu à peu m'avait poussée à ne plus rien dire de mes découvertes de sites, à ne plus partager mes sources d'informations, à ne pas évoquer delicious twitter wiki, autant de dangers à ses yeux (mon amour du web collaboratif vécu comme une bizarrerie et un danger), à cacher mes enthousiasmes (multiples, un rien m'étonne) ; et ce soir, pouvant partager, j'ai passé comme un rien une heure à parler de google, de plan de sites, de publications/rapports/documents, de méthodes de recherches, d'astuces, de revues préférées… J'aurai beaucoup aimé ce métier, et je l'aurai quitté par colère et dépit de ne pas pouvoir travailler correctement.

(Quatre mois que ma remplaçante est en poste… Quand je vois ce que je lui ai montré, je me dis qu'elle a dû en baver.)