Vu ce film par hasard, c'est le billet que m'a délivré l'automate UGC, je ne sais pourquoi. Ma première pensée a été, oh non, c'est en VF, même les voix sonnent faux quand on se mêle de doubler (je veux dire: aussi faux que le jeu des acteurs français), le cinéma français c'est quand même quelque chose !
Mais finalement, apparemment, c'est un film français, et les acteurs ne jouent pas faux, ils ne laissent pas s'établir cette impression d'éternité entre les gestes, comme s'ils se demandaient toujours "Zut, j'ai oublié ce que je dois faire ensuite" (le jeu des acteurs français : des trous de mémoire non pas à propos du texte, mais à propos des corps).
Oui, un bon film s'agissant des acteurs. S'agissant de l'histoire… un peu mince, mais bon.

« La mort d'un homme est une tragédie, la mort de millions d'hommes une statistique. » Ce serait de Staline.

Cela me fait penser à internet, tous ces blogs, tous ces twitters, tous ces "statuts, toutes ces photos, juste pour oublier que nous somme mortels, juste dans l'espoir d'attirer l'attention, "Regardez-moi, regardez-moi" écrit Bonnefoy.

Nous ne sommes pas une statistique, nous sommes poussière.
Tout cela n'a pas beaucoup d'importance.
C'est finalement ce qui me sidère le plus: l'importance que nous accordons à des événements, des actions, oubliées dans la semaine, dans le mois. Il faudrait tout vivre comme un souvenir anticipé, pour sa beauté de souvenir futur.
Seul ce qui a la capacité à former un beau souvenir vaut la peine d'être vécu.
Le reste est inutile.