En adhérant à la société des amis du Louvre j'ai l'impression d'avoir loué le Louvre, d'y être désormais un peu chez moi. Fini l'impératif de voir vite un maximum de choses pour amortir mon billet, à moi le temps de la promenade. J'y entre pour rien, même une demi-heure, je ne regarde rien, j'arpente les couloirs et les escaliers, je mesure la hauteur des plafonds à mon essoufflement, je me souviens de Skot disant que le Louvre était vide si on évitait les salles italiennes ? je ne vais jamais dans les salles italiennes, je vais voir trois fois les expositions, j'apprends à m'orienter en regardant par les fenêtres, je fais des photos stupides (ie, qui ne valent rien) avec mon téléphone. J'aime la salle des caryatides, j'ai l'impression d'être au centre du château.

A midi, j'avais l'intention d'aller voir la collection de dessins de Pébereau, mais je n'avais plus le temps (j'étais passée à la poste du Louvre, le plus agréable bureau de Paris que j'ai fréquenté à ce jour: je fais un détour pour avoir affaire à eux). Je suis restée au rez-de-chaussée, j'ai erré une fois de plus autour des murailles du Louvre médiéval, remarquant une sculpture très "tee-shirt mouillé" dans le cadre de l'exposition "De Smyrne à Izmir".


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Une fois de plus j'ai visité la salle Saint-Louis, que j'oublie toujours et qui me serre le cœur. Toutes ces vieilles pierres me serrent le cœur; qu'ont-elles vu, combien de secrets politiques et d'intrigues amoureuses en hennin ? (toujours la surprise que le château illustrant Les très riches heures du duc de Berry ne soit pas imaginaire), que pensent-elles des touristes en short et des appareils photos, des ribambelles de gamins traînés ici qui chahutent par désœuvrement, regrettent-elles d'avoir été déterrées et réveillées il y a une vingtaine d'années?