Contexte:
Une orthodontiste a posé un appareil à ma fille en octobre 2008. Neuf cent quatre vingts euros par semestre (comme la mutuelle rembourse (après une avance des fonds de six mois tout de même), je n'ai pas refusé l'appareil transparent que préférait ma fille), une visite tous les trois mois (de dix minutes), quatre cent quatre vingt dix euros à chaque fois "par facilité de paiement".

Nous nous sommes rencontrées ce soir pour mettre les points sur quelques i car les dates ont dérapé, nous sommes loin des semestres initiaux, et elle essaie de recoller aux dates prévues, y compris en rapprochant les dates des visites de façon absurde (deux visites à un mois d'intervalle, parce que les précédentes avaient cinq mois d'écart, est-ce que cela a un sens?) L'atmosphère est tendue.

L'orthondiste m'assure que les semestres sont des forfaits à 980 euros. Elle insiste sur les mots "forfait semestriel", imposé par la Sécurité sociale. Je reformule : «Vous voulez dire que même si ma fille ne vient pas, je vous dois 980 euros?»

Elle ne répond pas franchement, ni oui, ni non, mais par une phrase: «Ce sont des forfaits accordés par la Sécurité sociale. Vous êtes couverts jusqu'aux dix-huit ans de l'enfant, je vais continuer à contrôler sa dentition pour m'assurer de la stabilisation des soins.»
Je reformule:
— Vous voulez dire qu'une fois que j'aurai payé le dernier semestre indiqué sur l'échéancier, en février 2011, vous continuerez à la soigner gratuitement jusqu'à ses dix-huit ans? Mais ça change tout, je n'avais pas du tout compris ça.
— Evidemment, vous n'écoutez rien.

Je m'empare de l'échéancier: «Eh bien, je vais le préciser clairement, vous allez signer, et je vous laisse votre chèque de 980 euros». Je commence à écrire.
Elle m'arrache la feuille: «N'écrivez pas sur mes originaux. Nous ne pouvons pas travailler dans la défiance; je vais vous faire signer une décharge et je vous rends votre dossier.»

Tant mieux, c'est ce que je souhaitais. Mais tout de même, je m'interroge: est-ce qu'elle était en train de me raconter n'importe quoi, est-ce que j'ai mal compris ou est-ce que c'était vrai? Est-ce que les 980 euros sont dûs même en absence de visite, est-ce que les cinq semestres qu'il était prévu que je paie auraient couvert l'ensemble des suites du traitement jusqu'aux dix-huit ans de ma fille? (Je ne le crois pas, je pense qu'elle racontait n'importe quoi pour m'enfumer, mais j'aimerais bien savoir ce qu'il en est.)