Un homme m'a demandé si je cherchais quelque chose, j'ai dit que je voulais seulement voir l'ancienne gare [de Cahors], mais je n'ai pas osé expliquer pourquoi, de crainte de me présenter dans l'emploi fastidieux, et obscène pour le coup, chère Arcadie, de héraut de la poésie. Et pourtant il me semble que ce serait moins dur de travailler dans ces murs si l'on connaissait l'existence de ces lignes qui leur sont consacrées. Gare, ô double porte ouverte sur l'immensité charmante / De la Terre...[1]
RC, Journal d'un voyage en France, p.468

Certitude: La Défense est devenu pour moi un lieu "possible", habitable, vivant, un vrai lieu avec une histoire et non une place artificielle et inhumaine, du jour où j'ai découvert la statue de Barrias posée sur un pilier en plein centre du parvis (et curieusement invisible, in-remarquée, sur le fond de tours qui constitue l'horizon) et que j'ai appris que ce nom de Défense était un hommage aux Français qui avaient ici défendu Paris contre les Allemands en 1870.

Notes

[1] Valery Larbaud, Les Poésies de A. O. Barnabooth, in Poésie Gallimard, pp.38-39 et in Oeuvres, Pléiade, pp.51-52.