Je me demande combien de personnes, devant un "paquet abandonné" (boîte à chaussures, sac plastique) sur une chaise sur un quai, se dit: «Tant pis, ras le bol, je préfère exploser que prendre encore deux, trois heures de retard, être compressé, je préfère en finir, je préfère tout plutôt qu'obéir à leurs injonctions alors qu'en temps normal "ils" (la RATP, les agents de la RATP, la SNCF) se tapent de nous comme de l'an 40. Qu'on explose, ça leur donnera un sujet de conversation, un sujet de désolation hypocrite» (parce qu'ils n'en ont rien à cirer, de ce que nous pouvons devenir, il faut tout de même se rendre à l'évidence). (Et puis ça m'évitera de payer leur retraite pendant les vingt-cins ans à venir, idée qui m'insupporte au plus haut point: que mes cotisations sociales servent à tout le monde, sauf aux agents de la RATP et de la SNCF!!)

Je crois que les grèves des transports me rendent vraiment furieuse. A la place des terroristes je choisirais un jour comme ça, un jour où les trains sont si pleins qu'on ne peut plus y monter, un jour où il n'y a plus de petits bonhommes verts pour nous dire de ne pas marcher au bord du quai (ce qui me donne envie de sauter, rien que pour les emm*** ), un jour où il y a tant de monde, tant de stress, que plus personne ne fait attention à rien, que les tourniquets sont ouverts, un jour où les "usagers" sont vraiment usagés, traités comme des kleenex, jetables et remplaçables.