8h39. Maison vide. Je glande.

Une semaine à me lever à 5h30 pour arriver au boulot quatre heures plus tard, entre les jours où il a fallu laisser passer trois trains trop bondés pour qu'on puisse y monter, ceux où il a fallu quarante-cinq minutes en voiture pour faire deux kilomètres (pour passer du RER D au A), ceux où bien installée dans le RER A (qui m'emmène directement à destination) il a fallu que je le quitte à cause de la tête d'oiseau de ma fille (qui se révèle infiniment vulnérable, infiniment vulnérable... je m'en doutais un peu, mais je n'avais pas conscience de la profondeur de son désarroi devant toute situation nouvelle. C'est bien la peine de nous parler comme si elle était un croisé partant en Terre Sainte).

J'ai pris mon petit déjeuner, lancé une machine à tourner. Derrière moi sur la chaise un paquet de linge mouillé attend que je l'étende (le linge à étendre m'est ce que furent les patates à éplucher à Victor Klemperer.) Je n'ai pas pris ma douche. Je n'ai pas fini mon thé (un demi-litre).

Je ne sais pas quand je vais partir. Je m'en fous. Je dirai que c'est à cause de la grève. Puis j'irai ramer deux heures, je passerai deux heures à somnoler pour m'en remettre, et je partirai pour la porte d'Orléans, où j'ai rendez-vous à 17h45 (pratique en période de grève).

8h48. Je vais prendre ma douche. Ce serait bien que mes cheveux soient secs avant de quitter la maison.