Plus tard il m'est revenu que le président d'Havard dans The social Network était Larry Summers, ancien secrétaire au Trésor, l'homme qui a bloqué le projet de régulation des produits dérivés.
Que répondait-il aux jumeaux? «J'ai été secrétaire au Trésor et vous pensez que je ne sais pas reconnaître le bien (le Bien)?» ou «J'ai été secrétaire au Trésor et vous pensez que je ne sais pas reconnaître une idée qui va loin?» ou «J'ai été secrétaire au Trésor et vous pensez que je ne sais pas reconnaître une idée qui peut rapporter des millions?»
Je ne sais plus; dans tous les cas, c'est savoureux.

J'ai tapé ["larry summers" "produits dérivés"] dans google. De proche en proche, je suis arrivée à un article de Naomi Klein qui m'a fait rire et dont nous savons instinctivement qu'il dit juste, pour connaître le phénomène en réduction autour de nous.

Extrait:

And this brings us to a central and often overlooked cause of the global financial crisis: Brain Bubbles. This is the process wherein the intelligence of an inarguably intelligent person is inflated and valued beyond all reason, creating a dangerous accumulation of unhedged risk. Larry Summers is the biggest Brain Bubble we've got.

Brain Bubbles start with an innocuous "whiz kid" moniker in undergrad, which later escalates to "wunderkind." Next comes the requisite foray as an economic adviser to a small crisis-wracked country, where the kid is declared a "savior." By 30, our Bubble Boy is tenured and officially a "genius." By 40, he's a "guru," by 50 an "oracle." After a few drinks: "messiah."

Naomi Klein dans le Washington Post du 19 avril 2009


Traduction à la volée (vous pouvez proposer des améliorations):

Et ceci nous amène à une cause centrale mais souvent ignorée des crises financières systémiques: les bulles cérébrales. C’est le processus par lequel l’intelligence d’une personne sans conteste intelligente est enflée et valorisée au-delà de toute raison, créant une accumulation dangereuse de risque sans couverture. Larry Summers est la plus grosse bulle cérébrale que nous ayons.

Les bulles cérébrales commencent au lycée par l'inoffensif sobriquet de "grosse tête", qui enfle jusqu'à devenir "un prodige". Puis intervient le passage obligé en tant que conseiller économique d'un petit pays bouleversé par une crise, à la suite de quoi le "prodige" est déclaré "sauveur". A la trentaine, notre homme qui mousse est titularisé et officiellement nommé "génie". A quarante ans c’est un "gourou", et à cinquante, un "oracle". Et après quelques verres : un "messie".