RER à Villeneuve-le-Roi (c'est-à-dire à la campagne, friches industrielles, chantiers. J'aime.) Nous avons atterri là un peu par hasard, en partant du principe qu'il fallait traverser la Seine.

Ramé en pointe et en tee-shirt (un jour je vous ferai un cours de vocabulaire mais pas ce soir, trop fatiguée). Un feu roule dans mes os de l'épaule au coude. Ce n'est pas douloureux, juste brûlant. J'ai l'impression que mes bras vont tomber, sont tombés, et tandis que les unijambistes ont mal à leur jambe absente, je ressens l'absence de mes bras présents.

Vu Les Chemins de la liberté. Pensé à Train de vie et au Voyage de Primo Levi. Pensé à l'un de ces exploits que racontaient les Sélection du Reader's Digest de mon enfance: deux marins rescapés d'un naufrage dans le Pacifique ont survécu en se relayant sur un bout de bois, l'un nageant pendant que l'autre se reposait sur la planche. Cela a duré des semaines. Quand on leur a demandé comment ils avaient réussi un tel exploit, l'un d'entre eux a répondu: «Une fois que vous commencez, vous ne pouvez plus abandonner, vous êtes obligé de continuer».
(Qu'en tirer comme morale? Qu'il ne faut pas commencer? Ou que les entreprises à plusieurs ont davantage de chances de réussir?)