La langue pardonne peu
Par Alice, mercredi 18 mai 2011 à 22:32 :: 2011 :: #1948 :: rss
Mardi matin, ma collègue m'a déprimée. Depuis le 9 mai elle a sous sa coupe une jeune stagiaire beurette en master d'économie en formation en alternance. La jeune fille est destinée à répondre au téléphone sur des sujets très variés et à écrire des lettres. Ma collègue trouve qu'elle parle mal, qu'elle écrit mal, que ce n'est pas possible…
J'en parle à la jeune fille qui est presque au bord des larmes. Elle a effectivement une élocution que je qualifierais de "sombre", sa voix devient plus grave sur les consonnes, ce qui les fait disparaître. Et elle fait des fautes étranges, se trompant de pronoms dans les phrases, parlant très facilement à la troisième personne…
Mais enfin, il n'y a pas péril en la demeure.
«Je me suis sentie nulle… Je suis pourtant major de ma promo…» me dit-elle en parlant des remarques de ma collègue.
J'ai le cœur serré. Elle n'était pas préparée à cela, elle découvre cette discrimination sociale et la prend de plein fouet.
Je dis à ma collègue, vieille fille: «Tu vas le trouver où, ton mouton à cinq pattes? K. est polie, bien élevée, elle s'habille avec réserve, elle est motivée. Qu'est-ce que tu veux de plus?»
J'ai ramené au bureau un guide de bon usage, à la fois de savoir-vivre et d'écriture. Et un petit livre bleu, un manuel pour apprendre la rédaction datant des années 40 et destiné aux enfants de 6e et 5e de ces années-là.
J'en parle à la jeune fille qui est presque au bord des larmes. Elle a effectivement une élocution que je qualifierais de "sombre", sa voix devient plus grave sur les consonnes, ce qui les fait disparaître. Et elle fait des fautes étranges, se trompant de pronoms dans les phrases, parlant très facilement à la troisième personne…
Mais enfin, il n'y a pas péril en la demeure.
«Je me suis sentie nulle… Je suis pourtant major de ma promo…» me dit-elle en parlant des remarques de ma collègue.
J'ai le cœur serré. Elle n'était pas préparée à cela, elle découvre cette discrimination sociale et la prend de plein fouet.
Je dis à ma collègue, vieille fille: «Tu vas le trouver où, ton mouton à cinq pattes? K. est polie, bien élevée, elle s'habille avec réserve, elle est motivée. Qu'est-ce que tu veux de plus?»
J'ai ramené au bureau un guide de bon usage, à la fois de savoir-vivre et d'écriture. Et un petit livre bleu, un manuel pour apprendre la rédaction datant des années 40 et destiné aux enfants de 6e et 5e de ces années-là.
Commentaires
1. Le jeudi 19 mai 2011 à 14:24, par lecteur
2. Le vendredi 20 mai 2011 à 00:06, par Afchine
3. Le samedi 21 mai 2011 à 21:08, par Sejan
4. Le samedi 21 mai 2011 à 23:41, par Patrick
5. Le dimanche 22 mai 2011 à 10:35, par Sejan
6. Le lundi 23 mai 2011 à 16:30, par Patrick
7. Le mardi 24 mai 2011 à 10:18, par Sejan
8. Le mercredi 25 mai 2011 à 01:26, par Patrick
9. Le jeudi 26 mai 2011 à 10:41, par Sejan
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