Sortie en skiff aujourd'hui, pour la première fois depuis... (1982?) Je pensais en riant intérieurement que le garçon qui m'aidait à descendre mon bateau ne devait pas être né quand j'ai ramé en skiff pour la dernière fois.

J'avais oublié combien ce bateau est léger. Une plume.

Mon bateau de prédilection était le double-scull, mais après une saison, René m'avait passée au skiff. Je me souviens qu'à Montsoreau, je me suis retournée quinze mètres après le départ de la course. J'avais visité le château avant la course. Ai-je lu Dumas avant ou après? Plutôt avant.

Nous ramions le long de la Loire, les week-ends se passaient en déplacement pour les compétitions, Montsoreau, Laval, Chatellerault, je connais les villes par leur bassin (ou plutôt je m'en souviens quand je les traverse en voiture) (et je me souviens que j'ai appris l'élection de Mitterrand assise sur un seau dans le hangar à bateaux où j'attendais mes parents un dimanche soir).

Nos bateaux avaient des noms de châteaux, Chenonceau et Chambord pour les deux yolettes, Cheverny, Ménars, Talcy, Château-Gonthier, combien de fois plus tard ai-je reconnu des noms en passant par hasard dans des villages de Sologne et de Beauce. Ô saisons, ô châteaux.

A Blois, les sorties les plus longues nous menaient devant le château de Ménars. Personne n'imagine la beauté de la Loire à l'automne dans le froid et le soleil couchant.