5h50. Nous avons prévu de partir tôt et le réveil sonne dans dix minutes, mais je sens que les humeurs vont être maussades: cette nuit, à une heure du matin, nous avons eu droit à la goudronneuse et au rouleau compresseur devant le motel pendant une heure, avec lumière clignotante et bipbip lancinant des engins de chantier. Visiblement, pour ne pas gêner la circulation, les routes sont refaites la nuit. C'est prévenant pour les conducteurs, mais infernal pour les habitants. (Evidemment, nous ne sommes peut-être pas censés dormir la fenêtre ouverte (que nous avons fermée pour l'occasion), mais comment résister à du véritable air marin quand nous pouvons échapper à la clim? Surtout que toutes les fenêtres sont dotées ici de cette invention merveilleuse qui m'avait déjà enthousiasmée il y a vingt cinq ans: la moustiquaire.)

Brume matinale sur la mer. Ce matin nous partons vers l'ouest, direction les chutes du Niagara (dix heures de route, à peu près. Nous allons passer près de Buffalo. Pensée pour mes amis oulipiens (regret de n'être pas venue là avec eux), et pensée pour le travail accompli par l'université de Buffalo).