Les Carpaccio aux esclavons, Torcello, Burano, soleil et ciel bleu (sieste sous les pins), spritz place sainte Marguerite. La vie prend son rythme.

Cet homme repeignait sa maison au pinceau. Il m'a donné l'envie d'en faire autant. Ai-je une échelle assez haute? (Il me semble que oui.) Combien de temps cela prendrait-il? (Le drame de ma maison, c'est que nous l'avons achetée blanche, mais que le propriétaire l'a repeinte en jaune entre le compromis de vente et notre emménagement. Je voudrais une maison blanche.)





Je lis Mary McCarthy (croisée dans Hannah Arendt il y a quelques jours, c'était de grandes amies) et cela me fait rire.

«Je vous envie d'écrire sur Venise», déclare le nouveau venu. «Je vous plains», dit celui qui sait de quoi il retourne. Une chose demeure certaine; la sophistication, cette sophistication contemporaine qui impose de se démarquer, d'être paradoxal, de renverser les données, s'avère impossible à Venise. Et avec le temps, c'est ainsi que jaillit la beauté du lieu. On abandonne la lutte, on se soumet à un sentiment traditionnel, on accepte le fait que ce que l'on est sur le point de dire, de ressentir, a non seulement déjà été dit par Goethe ou Musset, mais était également sur les lèvres du touriste de l'Iowa débarquant sur la place Saint-Marc, flanqué de son épouse avec une fourrure piquée d'une broche. L'Autre, cet ennemi existentiel, est ici semblable à soi-même.

Mary McCarthy, En observant Venise, p.18 (petite bibliothèque Payot, 2003)

J'ai un problème de timbres. Le buraliste de Burano me dit «finito» et je suppose qu'il n'en a plus. Mais celui pas très loin de la place Saint Marc me dit qu'il n'en vend plus et qu'il faut aller à la poste et je ne suis pas très sûre de ce qu'il faut comprendre: les buralistes sont-ils tous en rupture de stock ou n'en vendent-ils plus par changement de réglementation?
Demain c'est l'Ascension, la poste ne sera pas ouverte.