Lundi dernier cours de grec. A mon étonnement et mon émotion, la prof nous remercie: nous avons été des élèves formidables, surtout pour une année de thèse. A quoi nous lui répondons très sincèrement que c'est elle qui a été formidable, que jamais nous n'aurions deviné qu'elle était en fin de thèse si elle n'y avait fait allusion une fois.

Je suppose que ses remerciements tiennent aussi au fait que les élèves de l'année précédente ont passé leur temps à se plaindre, tant et si bien que beaucoup d'élèves de ma promotion, effrayés, ont décidé de ne pas faire de grec durant leur cursus (durant les huit ans du cursus, nous devons valider deux langues parmi trois, latin, grec, hébreu. Valider une langue, c'est suivre des cours pendant un an et réussir les examens. Bien sûr, il est possible de se perfectionner ensuite deux ou trois ans dans une même langue, voire plus. (L'ennui de cette façon de faire, c'est que nous absorbons une quantité incroyable de grammaire en un an. Cela n'est possible que parce que nous travaillons sur des corpus étroits, le NT en latin et en grec, la Torah en hébreu.))

Comme je ne peux pas laisser de commentaire sur wordpress sous le nom d'Alice (un bug), je rends ici hommage à ce billet, petit manuel de survie à l'usage des thésards dînant en famille, qui doit pouvoir être étendu à d'autres situations sans attendre d'être en thèse.

Perso, je ne rencontre pas ce problème: les non-lecteurs de ce blog ne savent pas que "je fais de la théologie" (c'est tout de même un grand mot pour un peu de philo et d'exégèse biblique).
A Noël, j'ai glissé que je faisais du grec ancien (dans l'espoir (déçu) d'éveiller la curiosité de ma filleule et de susciter une vocation). Je l'ai également avoué à une rameuse, et cela lui a vraiment fait un choc (pourtant, du grec ancien, ce n'est pas si bizarre, si?). Elle a eu l'air si surprise, me répétant «Du grec ancien, ça alors, mais pourquoi? Ah mais oui, pourquoi pas, ça alors») que je n'ai pas jugé utile d'en dire plus.