Matinée déroutée

Comme l'école du plus jeune est en travaux, il doit passer le brevet des collèges dans un établissement inconnu, près de République. Je l'accompagne mais ne peux juger de la dalle mouillée de la nouvelle place puiqu'il pleut.

(Révision deux jours avant au cours du dîner:
Moi: — Tu dois te relire trois fois, en te consacrant à chaque fois sur un contrôle particulier, lesquels?
O. — L'accord du sujet et des verbes
Moi: — Oui
O. — L'accord des groupes nominaux
Moi: — Qu'est-ce que tu veux dire?
O. — Le féminin, le pluriel, les adjectifs
Moi: — Oui. Et?
O: — Euh…
Moi: — les é "é" et les é "er". Quel le truc?
O: — On remplace par dormir ou endormir.
Moi: — OK.
Moi: — Et j'en ajoute un dernier, contrôler futur et conditionnel. Comment tu fais ça?
O. — …
Moi: — En changeant de personne: il fera, il ferait.
C. — Ou alors, tu vérifies si tu peux mettre un subjonctif imparfait derrière. Si oui, c'est du conditionnel.)

Je m'inscris à l'ICP pour l'année prochaine. Soudain j'ai peur, l'année me fait peur, le programme m'effraie, j'ai l'impression que je n'y arriverai jamais. Je demande à m'inscrire également en allemand théologique à l'institut protestant (il existe un partenariat), je ne suis pas sûre qu'ils me prennent et s'ils acceptent, je ne suis pas sûre d'avoir le niveau.

Deux examens médicaux, tout est normal, je n'en ai jamais douté (je suis venue ici il y a un mois avec une question, j'ai écopé de trois examens sans rapport avec ma question mais leur permettant de m'inscrire dans leur foutues petites cases "prévention", et je repars avec ma question à laquelle personne n'a essayé de répondre. Je ne pense pas revenir avant six ans, à quoi bon? Ils n'écoutent pas, leurs préoccupations ne recoupent pas les miennes.)

Bibliothèque. Beauchamp. Le soir La marque des anges.

Racines

Invité récemment dans un talk-show de la télévision tchèque, j'ai cité le poète polonais Norwid —"la Pologne, ce n'est que de la mémoire et des tombes"—, ce qui a provoqué un éclat de rire chez le public praguois du Théâtre Semafor, où l'émission était enregistrée, comme s'il s'agissait d'une bonne blague. On croyait sans doute que j'avais préparé cette plaisanterie pour la fin. Or il s'agit d'une vraie citation, et qui en dit long sur les Polonais.
[…] Durant les siècles de l'histoire polonaise, nous avons passé le plus clair de notre temps à lutter pour notre liberté, à défendre notre patrie en mourant par milliers. Par conséquent, les Polonais sont bien meilleurs pour célébrer les enterrements et les défaites que pour fêter les succès.

Mariusz Szscygieł, Chacun son paradis, p.208 (Actes Sud, 2012)


L'étrange quand je lis cela, c'est que j'ai l'impression que cela fait davantage référence à la famille de ma mère qu'à celle de mon père. A croire que c'est peut-être une chose qui les a rapproché, souterrainement.
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