Le tourisme noir

Après Le Berry républicain, extraits d'un article de La Nouvelle République.
Entre génocides et tsunamis le tourisme a ses adeptes.

[…] Depuis quelques années, des tour-opérateurs emmènent les touristes sur ces théâtres de catastrophes, partout à travers le monde.

Se fondant au milieu de ces curieux fascinés par la mort, le photographe Ambroise Tezenas a sillonné le globe pendant quatre ans pour réaliser sa série de clichés Dark Tourism. Ou tourisme noir. Le déclic, il l'a eu au Sri Lanka, en 2004, au moment du tsunami. «J'ai passé une semaine à Telwatta après le déraillement d'un train qui avait fait 1.700 morts », se souvient-il. Quelques mois plus tard, « je suis tombé sur un article disant que le train était toujours là et que des touristes venaient se faire photographier devant».
Comme Telwatta, des dizaines de lieux figés par une catastrophe ont été pris d'assaut par les touristes ces dernières années. Et plus encore par les tour-opérateurs, qui ont flairé un nouveau marché. L'agence britannique Disaster Tourism propose ainsi depuis 2010 des «séjours catastrophe » sur mesure. En juillet, elle s'est empressée d'envoyer un groupe à Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, après l'accident de train qui a coûté la vie à 79 personnes. Son site internet s'adresse aux personnes ayant épuisé «leur forfait de vacances banales».

D'autres sociétés font défiler des photographes amateurs sur l'île du Giglio, en Toscane, où gît l'épave du Costa Concordia. Les plus téméraires se rendent à Fukushima, malgré la radioactivité ambiante. Dans la province chinoise du Sichuan, le gouvernement propose des excursions au milieu des ruines laissées par le séisme de 2008. Aux États-Unis, des «Katrina tours» sont organisés à la Nouvelle-Orléans depuis après le passage de l'ouragan en 2005, tandis que Ground Zero est entré dans les guides touristiques.

Ces sites fascinent d'autant plus qu'ils ont acquis une certaine célébrité. «L'attirance pour le macabre grandit proportionnellement à l'intérêt croissant que lui portent les médias et les productions cinématographiques», écrit ainsi le père du concept de dark tourism, le sociologue britannique John Lennon. A sa sortie, La Liste de Schindler, le film de Steven Spielberg, aurait ainsi fait bondir de 15% les entrées au camp d'Auschwitz.

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Dans l'Hexagone aussi, Verdun ou Oradour-sur-Glane font recette. Plus récemment, des centaines de curieux ont afflué sur les côtes vendéennes après la tempête Xynthia, qui avait fait 29 morts en 2010. Une société a même envisagé de créer un train touristique pour sillonner les zones noires. Le projet a dû avorter face aux critiques. Preuve que la France n'est pas encore prête à s'ouvrir au tourisme noir.

Chloé Bossard

Enquête

Les questions sont ici.

1/ Non, surtout depuis qu'une avocate nous a raconté qu'un client lui a avoué avoir forgé une signature qu'un graphologue a reconnu authentique.

2/ Régulièrement.

3/ Oui. Mais je ne l'écoute pas assez.

4/ Je sais ce que c'est.

5/ Non. Quelques frottements.

6/ Un repos. Je peux me laisser aller une heure et demi.

7/ Les derniers.

8/ Il n'y en a pas. Mais j'irais s'il y en avait.

9/ Je fais ce genre de recherches tous les trois ans. Ça me fait peur.

10/ Oui, en réunion, sur l'ordi, etc

11/ Oui. Cela me met très mal à l'aise.



Répondu le 28 mars 2020, le treizième jour.
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