Regardé l'interview de Traudl Junge, la secrétaire d'Hitler (Dans l'angle mort) et le début de celui d'un des gardes du corps encore vivant, Rochus Misch (il s'agit d'un DVD joint à celui de La Chute) en équeutant des haricots beurre (je n'aime pas les haricots beurre).

Le contraste entre ces deux personnes est très impressionnant. Frau Junge se souvient de tout avec précision, elle a beaucoup réfléchi, elle exprime des regrets et des remords de son insouciance. Selon ses propres mots, elle a beaucoup de mal à se pardonner.
Rochus Misch ne répond pas à certaines questions, n'emploie pas certains mots. Quand on lui demande «Quelle était l'atmosphère du bunker les derniers jours?», il répond que le bunker était très petit, que ce n'était pas un lieu pour vivre. C'est d'ailleurs l'une de ses phrases favorites. Est-ce dû à son âge? Concernant la mort des enfants de Goebbels, il n'emploie jamais les mots "mort" ou "poison", malgré l'intervieweur qui reprend à chaque fois ces mots dans ses questions.

La Chute ou Frau Junge font naître la pitié: tout cela paraît effectivement si pitoyable. Me vient le désir, le besoin, de re-regarder Lanzmann. Neuf heures. Pas le temps, et surtout pas pendant les vacances, avec des témoins. Je regarde ça seule, la nuit, comme une prière, ou presque. Une longue lamentation.



HVAO