Tristesse à voir monter le FN en France inéluctablement. «Ce n'est pas si grave». Ben tiens. Evidemment qu'on ne va se mettre à trucider tous les Juifs ou tous les Arabes dans la demi-heure. Evidemment. Rien n'est jamais grave. S'accommoder de tout indéfiniment. Après tout, hein. Ce n'est pas si grave.
Ce n'est pas le problème. Le problème est que le FN et son intolérance soient devenus le dernier recours, que plus un seul parti classique ne soit crédible, qu'il n'y ait plus rien que du vide, un vide intellectuel masqué par de l'agitation.

Donc ce n'est pas si grave. Ils vont arriver au pouvoir, faire beaucoup de bêtises, placer leurs amis aux postes importants (comme tous les partis qui n'ont pas été au pouvoir depuis longtemps — ou jamais), lutter contre l'administration en place (qui est constituée de fonctionnaires qui ne dépendent pas du résultat des élections), être regardés de haut et de loin par l'Union européenne, puis échouer et repartir après quelques scandales — comme les autres.

Pas si grave. Juste la mort d'une certaine idée de la France.