En quatrième, H., mécontent du retard systématique de A. le mercredi pour aller au conservatoire, lui avait fait des reproches. Défense de A.: des troisièmes l'empêchaient d'emprunter l'escalier (très long et abrupt, genre Montmartre) permettant de rejoindre rapidement la ville à partir du collège, ou au contraire la poussaient dans les marches.
H. s'était posté en voiture pour observer le manège et vérifier les éventuelles exagérations; il avait quasi littéralement attrapé par le col le meneur («Eh M'sieur, vous m'faites mal!») et l'avait traîné chez le proviseur adjoint.

Il n'y avait plus eu de problèmes malgré mes craintes de représailles; mais un soir, en avril sans doute (il faisait jour), en rentrant du travail, j'avais trouvé dans le jardin la voiture le pare-brise arrière volé en éclats comme fracassé par une batte de base-ball. Nous avions porté plainte.
Il n'y a jamais eu d'explication, mais le policier de garde nous avait dit que le plus probable, c'était «une vengeance de gamins». Toujours est-il qu'il n'était pas simple de trouver la bonne attitude: ne pas paniquer les enfants tout en prenant quelques mesures pour les protéger. Depuis cette époque, nous n'avons jamais laissé la maison vide lorsque nous partons en vacances.

Et donc lorsque A. s'est fait voler ses clés au début de la troisième, cela pouvait être tout aussi bien une blague ayant pris des proportions involontaires qu'un acte de malveillance laissant présager une suite désagréable.

Grâce à Dieu, il n'est rien arrivé et tout cela est loin, si loin qu'il a fallu que je fasse quelques recherches pour reconstituer la chronologie.