J'ai de nouveau rendez-vous au forum des images avec Lisa. Elle prépare un devoir de fin d'étude, une sorte d'article de douze pages. Elle m'explique (en allemand) ce qu'elle doit encore faire pour devenir professeur.
— Mais voulez-vous vraiment devenir professeur d'allemand en Allemagne? (J'aurais tendance à la tutoyer, mais pour des raisons pédagogiques, il vaut mieux que je la vouvoie — en allemand.)
Elle n'en est pas si sûre. Nous comparons l'état de l'apprentissage de la langue vernaculaire (non, je ne sais pas dire "vernaculaire" en allemand) en France et en Allemagne, le problème de l'autorité, le remplacement de la "vieille génération" des instituteurs par celle qui a été formée après mai 68. Lisa s'est déjà heurtée à la protestation «Mais pourquoi voulez-vous que j'apprenne l'allemand, je le parle de naissance!». Dans certains lycées, les élèves sont notés sur tout, sauf sur l'allemand, afin de leur donner une chance.

De mémoire, je lui retranscris quelques aberrations en français que m'a envoyées "lecteur" (un ami qui commente sous le nom de lecteur) récemment, et qui sont de pures retranscriptions phonétiques (de la part d'enfants CSP++, comme on dit en entreprise, ie milieu favorisé).
Je vous en copierai quelques-unes quand je les retrouverai dans ma tonne de papiers à classer: ce qui m'étonne, c'est que même la coupure des mots n'est pas respectée, à croire que l'environnement, les mots sur les paquets de céréales ou les affiches, n'a pas réussi à imprimer une trace dans l'esprit de ces enfants. C'est vraiment bizarre.
En tout cas, même déliquescence en Allemagne et en France, même si elle ne prend pas la même forme, du fait de la structure de ces deux langues (bon, mon allemand est trop limité pour que j'ai pu creuser davantage, mais ce n'est déjà pas si mal!)

******

( Dans la journée, j'avais repéré une formation pour du Perfectionnement en Expression Française. )

******

Boseb, flameküche, Boseb, Lisa, Oulipo.
A. est revenue de Lisieux.