Après les péripéties des deux derniers retours en RER (je vous épargne et ne raconte pas tout), afin de ne pas tuer un innocent agent de la SNCF (et c'est vrai qu'ils sont innocents, je le sais bien), j'ai décidé ce soir de prendre un vélib.
C'était la bonne solution: je suis arrivée gare de Lyon avec dix minutes d'avance.
Et pourtant, j'en avais perdu cinq: en remontant des bords de Seine sur le pont Charles de Gaulle, je me suis trouvé bloquée en haut de la piste cyclable par un scooter. Il venait de se faire renverser par une voiture qui tournait et l'avait heurté de plein fouet de son aile avant gauche. Le conducteur du scooter gisait, pas tout à fait inconscient, incapable de bouger. Deux badauds regardaient, navrés, la conductrice de la voiture, en larmes, donnait des indications de lieu aux pompiers, tout était calme, un jeune homme est arrivé de nulle part et a commencé calmement à desserrer l'écharpe du blessé, la jugulaire de son casque (sans le retirer, bien sûr, je crois que maintenant tout le monde sait ça. Personne n'a essayé de bouger le blessé non plus.)

Les pompiers sont arrivés, j'ai demandé à l'un des badauds de m'aider, j'ai dégagé mon vélib et je suis partie. Je n'avais pas un bon pressentiment.