Mon plus vieux souvenir remonte à 1986. J'avais une chambre à Nanterre, j'allais à Sciences-Po, dans le VIe arrondissement.
Devaquet, il me semble. Il neigeait. Vers la fin, l'armée amenait les gens en camion aux portes de Paris (pas le droit d'entrer dans Paris). Je me suis souvent demandé pourquoi cela n'avait pas été remis en place en 1995.
Il me semble que cela a pris fin quand un agent de la SNCF a été agressé par une foule exaspérée. Mais il est possible que je confonde, car dans ma mémoire cette conclusion est liée à des souvenirs de fortes chaleurs, ce qui est incompatible.

En 1992, j'ai eu un collègue qui me racontait qu'il avait mis en place sa grève personnelle : il avait prévenu sur les cahiers de doléance de la SNCF qu'il ne présenterait plus sa carte orange (c'était son préavis de grève). Chaque fois qu'il était contrôlé, il refusait de présenter quoi que ce soit, les contrôleurs l'emmenaient au poste de police, il montrait son titre au policier en le cachant pour que les contrôleurs ne le voient pas. Il était alors verbalisé pour refus d'obtempérer.
Cela me plaisait beaucoup, mais il faut avoir du temps à perdre.

Il m'a raconté qu'une fois, en voyant les contrôleurs entrer dans un wagon une voiture (ligne Achères-Poissy), il s'était levé et avait arrangué le wagon les voyageurs: «vous n'allez pas vous laisser faire, après tout ce qu'ils nous ont fait, vous n'allez pas présenter vos billets!». Le wagon Les voyageurs se sont enflammés, «Ouais, t'as raison, on est pas des bœufs, …» (etc); ça a commencé à ressembler à une émeute, les contrôleurs ont voulu se saisir de lui, le train arrivait en gare, les voyageurs ont fait barrage aux contrôleurs, «vas-y, barre-toi, on les tient».
— J'ai eu très peur, je ne maîtrisais plus rien, je ne recommencerai jamais ça.

Je trouve les gens beaucoup plus calmes qu'à cette époque. Les RTT, les ipods?