Hier

— Dis donc, c'est calme! Pas un fumeur devant les portes! Tu as eu des appels, ce matin?
— Un seul, mais quel! C'est l'amie de la femme d'un assuré qui a appelé. Ça a duré vingt minutes, j'ai eu tous les détails. L'assuré, "notre" assuré, a fait un AVC à soixante-dix-sept ans au milieu d'une partie de jambes en l'air avec sa maîtresse de vingt-cinq ans de moins que lui. Sa femme l'a d'abord gardé à la maison, mais comme elle n'arrivait plus à s'en occuper, il a été placé en institution médicalisée; elle va le voir tous les jours, elle s'occupe de son linge, etc. Eh bien figure-toi qu'il demande le divorce! Alors son amie téléphonait pour savoir ce qu'il en serait de la mutuelle, mais évidemment, la femme est couverte via son mari, s'ils divorcent, elle n'y a plus droit.
— Mais comment peut-il demander le divorce avec son AVC? Il est capable de décider, de signer?
— Attends! Il était placé sous curatelle, et la femme chargée de la curatelle est une amie de la maîtresse: elles lui ont fait signer une lettre demandant à sa femme de plus venir le voir à la maison médicalisée…


Sans doute un abus de pouvoir caractérisé, mais le temps de le faire reconnaître, connaissant la justice française, l'épouse aura tout perdu. Il faut qu'elle refuse le divorce et engage toutes les procédures possibles pour ralentir le processus. Mais avec quel argent?
(Arrête, tu n'es ni assistante sociale ni conseiller juridique.)