Ayant reçu à vingt ans le surnom de «bonne vieille machine de Turing» (ne vous faites pas d'illusions, il ne s'agissait pas de qualifier mon génie mais ma propension à ne traiter qu'une tâche à la fois et à ne passer à la suivante qu'une fois la précédente achevée (tandis qu'un ordinateur moderne avance aussi loin qu'il le peut sur une tâche puis travaille à autre chose en attendant vos prochaines données ou instructions — un ordinateur passe énormément de temps à attendre (d'où la possibilité d'allouer ces temps morts à des programmes nécessitant d'énormes puissances de calcul)) — mais il me semblait avoir déjà parlé de ce surnom — mais je n'en ai pas retrouvé la trace ici.)

Je suis allée voir The Imitation Game en me demandant avec curiosité comment il était possible de faire une heure et demie de film sur de la cryptographie.
Les ficelles narratives sont classiques (je ne me pose pas la question de la "véracité" de la biographie, forcément ténue, styliséee): non pas le poète maudit mais le génie incompris à la limite de l'autisme, tressage de trois unités de temps, tensions dues au secret, information et désinformation, bêtise du militaire contre intelligence de l'Intelligence Service. (Je ne dis rien de l'homosexualité de Turing qui causa sa condamnation et sa mort, car que dire?)
Cela fait un film didactique qui permet de comprendre (pour ceux que cela intéresse) que le titre fait référence à l'une des premières séquences de Blade Runner.

Concernant la machine de Turing, vous trouverez ici une vidéo longue que j'aime bien (il en existe des versions courtes, de deux à six minutes).
Concernant Enigma, des explications ici et ici en pdf.