Hier soir nous évoquions au bénéfice de mes parents le jour où le tuyau d'un des radiateurs, rongé de rouille, a cédé, aspergeant l'ordinateur (heureusement la paroi de la tour) et un angle de la bibliothèque (les livres ensuite mis à sécher dans tout le salon, journal entre les pages, à la façon des herbiers).
A ma grande surprise, à nous quatre nous avons présenté trois versions de l'histoire : cela s'est-il passé le jour ou la nuit, étions-nous au dernier étage ou en train de remettre en eau les radiateurs des chambres après les avoir purgés, est-ce C. ou moi qui avons donné l'alerte? Il faut bien dire que le récit de C. me paraît plus logique, plus crédible, que mes souvenirs.

J'ai un problème avec mes souvenirs: je sais que certains sont rêvés. J'en suis certaine, car dans un cas au moins, je me vois très précisément en train de lire un livre dans la bibliothèque du collège, or il est totalement impossible que j'ai lu ce livre-là au collège. Donc l'image que j'ai est une image rêvée. Combien des images en moi sont-elles des rêves et non des souvenirs?
Cela me fait regretter de ne pas avoir tenu ce blog plus tôt (mais avant, les blogs n'existaient pas).

Mais enfin, inutile de regretter puisque ayant un blog je n'ai pas raconté l'épisode ici. Dommage, sinon nous aurions eu la réponse. C'est bien parce que je me suis aperçue de ce manque de substance que j'ai commencé à détailler davantage le quotidien. A l'époque je devais trouver cela trop personnel.
On trouve trace du changement de radiateurs ici. C'était sans doute la première fois que nous faisions appel à notre plombier portugais. (Pour la petite histoire, il ressemble un peu à James Gandolfini avant qu'il ne devienne obèse, sans doute moins grand mais avec le même sourire).