Comme il fait très beau, les rameurs sont revenus en nombre et le vestiaire est plein.
Comme je n'ai pas de contrainte horaire, je passe sous la douche dans les dernières.

Quand je ressors, tout le monde est parti. Slip, soutif, crème sur le visage écarlate, coup de peigne, pull fin à manches courtes, boucles d'oreilles (l'ordre peut paraître bizarre, mais comme je suis seule, j'en profite pour évaporer)… Où est ma jupe?
Je l'avais posée sur le banc devant les casiers, elle n'est plus là. Elle devait gêner pour ouvrir les-dits casiers, quelqu'un a dû la pousser, j'explore du regard le vestiaire, le sol, le dessus des casiers…
Rien.

Ne paniquons pas. Je partage mon casier avec une autre rameuse: je sors son sac et le fouille, au cas où elle y ait fourré ma jupe (en laine, très souple: un petit tas de tissu qu'un cerveau en manque de sucre peut prendre pour un tee-shirt, une serviette, surtout s'il est en train de discuter).
Rien.

Il est deux heures passées, je suis pieds nus en slip dans le vestiaire désert. Que faire? Sentiment de dénuement tel que celui des rêves où l'on se retrouve nu dans la rue sans que personne ne paraisse s'en apercevoir.
Mais dans le cas présent, si je tente l'expérience, il est probable que quelqu'un s'en apercevra.

J'ai enlevé mon pull, remis le tee-shirt rouge du club et un collant (qu'heureusement, chaleur oblige, je n'avais pas utilisé aujourd'hui), mes baskett, et je suis retournée au bureau.