— Il y a un homme à Tours qui rame encore à 86 ans. En somme, l'important, c'est de trouver quelqu'un qui t'aide à monter et descendre du bateau, c'est le plus difficile, se plier et se déplier.
— Le plus normal, c'est quand même de courir.
— Je déteste courir. Ça fait des chocs dans les articulations.
— Tu as tort. Tu sais que c'est un avantage des hommes sur les autres animaux? Il est le seul à pouvoir réguler sa température en même temps que conserver son souffle. Tous les autres animaux, au bout d'un moment assez court, sont obligés de choisir entre respirer et refroidir. Apparemment, pendant des milliers d'années, les hommes partaient en courant derrière un animal et le traquaient jusqu'à ce qu'il s'écroule.
— Ça n'a pas de sens, ils courent moins vite qu'une gazelle.
— Oui, mais la gazelle ne court pas longtemps.
— Mais le temps que tu la rattrappes, elle a récupéré.
— Non, les animaux récupèrent mal, pas très vite.
— C'est le principe de la chasse à courre, ton truc.
— Exactement. Et toute la tribu se déplaçait ensemble, car ça ne sert à rien de courir cinquante kilomètres pour ceux qui ont faim si quand tu attrappes la nourriture ceux qui ont faim sont cinquante kilomètres en arrière. Ils ont trouvé une tribu dans les canyons du Colorado qui, lorsque les Européens sont arrivés, n'a pas cherché à se battre mais est partie en courant droit devant elle. Les indigènes vivent dans les mêmes conditions qu'à l'époque, curieusement personne ne les a dérangés.

Suite à cette conversation, j'ai fait une recherche. Voir ici pour plus de renseignements (la vidéo est intéressante, même si un peu niaise dans sa façon de s'exprimer. Elle donne l'impression d'avoir cinq ans (et l'habituel constat: ce qui est destiné à vous protéger vous fragilise)).

——————————
Agenda
Je suis retournée ramer à Melun pour la première fois depuis les crues de mai.
Il fait lourd, le temps est voilé, il fait toujours très chaud — mais peut-être un peu moins. Nous avons eu quelques gouttes de pluie.