Ils sont partis.
Pendant vingt-quatre heures environ, à peine, vingt heures, nous avons été cinq, et je ne sais même plus de quand datait la dernière fois où cela avait été le cas: deux ans? (je veux dire cinq, pas six).
Ils sont partis: C. va faire un stage de cinq mois dans l'entreprise d'Hervé, A. un CDD d'un mois (normalement cela n'aurait pas dû être elle, H. trouvait qu'il ne pouvait pas décemment prendre deux de ses enfants dans une entreprise de cinquante personnes. Mais les deux étudiants qui auraient dû avoir le poste (le premier, puis le deuxième dans la liste des candidats) se sont tous les deux désistés).
Ils vont dormir chez mes parents à Blois et faire la route tous les matins pour Tours (pendant un mois. Quand C. sera seul, il ne bénéficiera plus de la voiture de sa sœur, il faudra réévaluer la situation: prendre une chambre à Tours? Cela vexera-t-il ma mère? ou cela la soulagera-t-il? (sachant que ce n'est pas incompatible).
Pour l'instant, tout m'inquiète: qu'ils racontent notre vie dans les locaux de la société, qu'ils se disputent "en public" (dans l'entreprise ou chez mes parents), qu'ils s'accrochent avec leurs grands-parents (rien que leur vitalité et leurs rires sont déjà en tel décalage avec cette maison silencieuse et repliée sur elle-même)…

Oui, je suis inquiète. Je tourne comme un lion en cage et O. ne me reconnaît pas, tant et si bien qu'il accepte de regarder avec moi un film dont il n'a jamais entendu parler: Petits meurtres entre amis.
Verdict: «C'est bien, mais pas tous les jours!»