Orage. Une sirène hurle par intermittence; je ne sais si c'est le bruit ou le tremblement de l'air qui l'a déclenchée.
Du fond de mon lit, je l'entends qui s'élance plusieurs minutes durant, puis se tait, puis reprend. Mais pourquoi personne ne la coupe-t-il?
Une petite inquiétude, un petit tourment: et si c'était l'alarme des voisins dont nous gardons la maison? Ont-ils une alarme? Est-ce à moi d'interrompre ce bruit lancinant?
J'envoie un sms à H. pour lui poser la question. Trois heures du matin. Je doute qu'il me réponde à l'instant. Boule quiès. Je m'endors.

Pas un bruit. Pas de radio-réveil. Zut, les plombs ont sauté. Je descends dans la cuisine, je ne me souviens jamais, les boutons oranges cinq secondes pour purger, le bleu à relever, le vert à enclencher en appuyant de toutes ses forces… Non, rien. Les oranges, le vert, le bleu… le frigo démarre. Je remets le four à peu près à l'heure en fonction de la comtoise (qui avance). Il est cinq heures vingt.

Dans la chambre, le radio-réveil est toujours aveugle. Est-ce qu'il n'y aurait pas un second tableau électrique dans le grenier? Ça me dit quelque chose. J'y vais à la lampe-torche, il faut passer la main dans les toiles d'araignée derrière la poutre, je ne sais pas très bien si je préfère regarder ou y aller à tâtons.
Il y a bien un boîtier, je remonte une targette, redescends l'escalier : c'était bien ça, la partie chambre est allumée. Si nous vendons un jour la maison, il faudra penser à indiquer cette bizarrerie.

Avant de me recoucher, je change l'heure de mon réveil: il va falloir passer chez les voisins avant de partir, si les plombs ont sauté, c'est potentiellement grave: le congélateur, bien sûr, mais surtout les précieux aquariums.
(Ils n'auront pas sauté. Mais les installations du RER ont subi des dégâts. Retard, attente sur le quai. Dire que je me suis levée plus tôt…)