Quand je rentre de la banque (pour un chèque de banque: «C'est pourquoi, ce chèque? — Vous avez besoin de connaître le motif pour l'établir? — Oui.» Qu'est-ce que ça m'énerve. Non seulement nous sommes obligés de déposer nos salaires sur un compte, mais nous ne pouvons pas le retirer entièrement à volonté (à la poste, affiche: prévenir 72 heures à l'avance pour un retrait de 1500 euros. 72 heures?!! Trois jours, et ouvrés, je suppose?) et voilà que je dois expliquer ce que je vais faire de mon argent. C'est mon argent, je l'ai gagné, s'il est véritablement à moi je peux en faire ce que je veux (de légal, je veux bien, mais c'est ma responsabilité de rester dans la légalité: pourquoi instituer ma banque comme mon tuteur officieux?). On dirait toujours que c'est de l'argent à moi alloué par ma banque dans sa grande bienveillance. Zut!) et de la poste (où je découvre avec stupeur que les 225 francs oubliés depuis juin 1999 sur mon livret A sont devenus (à peu près, de mémoire) 187 euros), H. m'attend tout excité:
— J'ai imité ta signature, on va avoir la fibre!
— Quoi? Quel rapport avec ma signature?
— Le contrat de téléphone est à ton nom.

Il me donne des détails techniques. Il est heureux.
Il faut dire que nous pensions que la fibre ne descendrait pas dans notre quasi-impasse (et nous avions déjà élaboré des plans alambiqués pour l'avoir malgré tout). En réalité, elle a été installée physiquement quand les compteurs d'eau ont été changés il y a plus d'un an. Mais pourquoi Orange ne nous a-t-il pas prévenus? Ce n'est que maintenant qu'un commercial démarche les habitants. Nos voisins, qui viennent de s'engager chez Free il y a une semaine, sont verts.