Le matelas est en laine et soutient merveilleusement le dos. Je paresse et me lève au dernier moment (j'ai tendance à me réveiller vers cinq heures et lire une heure avant de me rendormir, ce qui ne facilite pas le lever une heure plus tard). Le petit déjeuner est servi entre huit heures et quart et neuf heures et quart, j'arriverai toute la semaine dans la dernière demi-heure.
(billets écrits deux semaines plus tard environ).

Par ma fenêtre au moment de partir. Je me demande si je suis la seule à l'avoir vu.




Première demi-journée light car j'ai cru comprendre qu'un intervenant s'est décommandé tardivement.

A déjeuner, je suis à côté et en face de trois femmes ayant toutes réussi un concours en 1968 environ, et toutes racontent la façon dont leur carrière a été cannibalisée par leur famille, mari et enfants.
Quoi qu'en pensent certaines, les choses ont quand même évolué. (Mais peut-être davantage au niveau des mentalités collectives qu'au niveau individuel: l'une d'entre elles me confie que si son mari, qui connaît personnellement la plupart des organisateurs, n'est pas là, c'est qu'il ne supporte pas, même s'il ne l'avoue pas, d'être le "mari de", de n'être pas celui qui est connu et reconnu.)

Visite du château (pour moi c'est la troisième fois, mais j'apprends toujours quelque chose — ou j'ai toujours oublié quelque chose). Une nouvelle pièce a été aménagé dans la laiterie, très moderne, semblable à un laboratoire de langues (elle permet effectivement des traductions simultanées). C'est également une pièce qui respecte les normes d'accessibilité. Je suis un peu inquiète pour ce château: jamais il ne pourra se mettre aux normes sans perdre énormément de son cachet, et si les nouvelles générations accepteront peut-être l'absence d'ascenseurs (je dis bien les nouvelles, et non les anciennes), supporteront-elles longtemps les douches et les WC communs? (Quelques jours plus tard, une très vieille dame me confiera que lorsqu'on a assisté à beaucoup de colloques dans des couvents, on est habitué au confort spartiate. Qui aujourd'hui assiste à des colloques dans des couvents?)

Le soir Jean Greisch nous parle de ses contes. Ce sont à peine des contes (pas de méchants, pas de quête, pas de récompense), ce ne sont pas véritablement des fables (pas de morale ou moralité), plutôt de courts récits à la façon platonicienne.
Ce soir, Minerva la chouette.

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Quelques livres cités
Greisch : L'Arbre de vie et l'Arbre du savoir
Maldiney : Une phénoménologie à l’impossible
Maldiney : "Impuissance et puissance du Logos" dans Aîtres de la langue et demeures de la pensée
Husserl : Sur le renouveau, traduction de cinq articles parus au Japon dans les années 20.