Réunion d'équipe dans l'est parisien. (Dans l'ascenseur je croise Philippe, coïncidence).

Je ne connais pratiquement personne puisque nous n'appartenons pas à la même entreprise et ne travaillons pas sur les mêmes sites (un peu n'importe quoi, mon rattachement sur l'organigramme). Moment joyeux qui permet de mesurer le chemin parcouru et d'entrevoir les problèmes concrets que peuvent poser des décisions qui paraissent pourtant simplificatrices (par exemple, j'apprends que le matricule unique (qui suit un salarié à travers ses tribulations dans les diverses entreprises du groupe) pose des problème d'historique aux entreprises quittées par ce salarié: celles-ci perdent toutes les infos concernant ce salarié, car les données suivent le salarié dans sa nouvelle affectation, d'où des difficultés de contrôle de gestion. Rien d'insurmontable, évidemment, mais trente ans plus tard, je suis toujours étonnée par les conséquences que peuvent avoir des décisions paraissant aller de soi (un matricule unique, ça paraît tout de suite plus simple: eh bien non)).

J'apprends aussi les conditions de la dématérialisation des bulletins de salaire: ils doivent être déposés dans des "coffre-forts sécurisés", et à l'heure actuelle seuls la Poste et la Caisse des Dépôts proposent ce dispositif.

Quelques remarques (j'appartiens au service "Rémunérations et avantages sociaux") font clairement comprendre à ceux qui auraient eu encore des doutes que la retraite par répartition est en train de mourir: la question est de savoir ce qu'il vaut mieux proposer aux salariés, pour leur avenir (rôle social de l'entreprise, souhait d'être attractif à l'embauche, mobilisation de sommes à placer sur le marché financer) sans que cela ne coûte trop cher à l'entreprise (l'abondement, la loi Macron, etc).

Je rappelle avec le pessimisme qui me caractérise que les retraites par capitalisation ont fait faillite dans les années 30 et que c'est pour cela que le système par répartition a été mis en place: l'un n'est pas plus sûr que l'autre. Les coups de fil de retraités que je reçois semblent prouver une chose : il faut être propriétaire de son toit et il ne faut pas vivre seul (en couple, en fratrie, entre amis, en famille…), cela permet les économies d'échelle.

Je rentre tôt ce qui me permet d'aller voir Avé César des frères Coen. En attendant le début de la séance je découvre que la ville a mis en place des étagères de troc de livres. Je prends Le chêne et le veau, un Anatole France, une biographie de Reinhart Heydrich et Une saison d'anomie de Wole Soyinka. Je pourrai y ramener un ou deux livres (pas grand chose car je n'ai pas beaucoup de livres superflus).

Le Coen fait partie des non-films tels que les deux frères en font régulièrement, tous les deux ou trois films, un truc kitsch sans queue ni tête (le répertoire des clichés du cinéma en 1945) dans lequel je ne peux m'empêcher de voir un grand amour du cinéma malgré tout.
Surprise : deux films de suite qui commencent par un visage du Christ (Les 8 salopards): c'est le nouveau must?