Rendez-vous place Péreire. Nous sommes quatre, dont deux qui étaient à Berlin. Trajet sans histoire et sans intérêt (autoroute), je dors pratiquement tout du long.

Passage par Dole pour démonter les quatre et les mettre sur la remorque. Arrivée à la base de Bellecin à la tombée de la nuit, nous entrapercevons à peine le lac et ses rives blanches. Centre de colonie de vacances, chambrées de deux.
Le repas est une surprise: à la cantine, au milieu d'enfants de huit à dix ans qui paraissent beaucoup moins étonnés de nous voir que l'inverse.

Je fais mon lit en hauteur (je n'ai jamais eu de lit superposé, je prends toujours les lits ou les couchettes du haut); je fais le lit de ma voisine qui arrivera très tard, mi par gentillesse, mi pour éviter qu'elle ne fasse trop de bruit.

Je m'endors d'un bloc, sans m'en apercevoir, tandis que je lis Poésie du gérondif. Je suis contente d'avoir emprunté l'ostrich pillow d'Olivier dont je me sers comme d'un banal oreiller (à la place de l'infâme polochon en kapok).
J'ai oublié de prendre la lampe frontale.

Aujourd'hui ma filleule a seize ans. Incroyable.