Notre arbre est malade. Dans l'espoir de lui redonner de la force, et contre l'avis de l'élagueur qui nous a dit que c'était inutile, nous avons fait couper ses branches les plus basses.

C'est étonnant. Ce n'est plus le même jardin, il est devenu civilisé. Je me rends compte que j'avais un morceau de Canada dans mon jardin, quelque chose qui me rappelait Maria Chapdelaine ou les livres de Curwood, il était à lui seul toutes les forêts et les grandes plaines. J'ai défendu cet arbre toutes ces années contre H. qui voulait le tailler, qui trouvait que cet if prenait trop de places, mais aujourd'hui j'ai l'impression d'être soulagée, comme libérée d'une crainte primale.