Je n'écris plus — je crois que je suis en train d'oublier comment écrire — non pas que je n'ai rien à écrire, au contraire, des comptes rendus de pièces de théâtre de visites, de TG, mais la flemme d'aller chercher au fond de moi ce que j'en pense pour le décrire précisément: c'est exigeant, pas toujours très exact, et à quoi bon?

Ce matin au réveil la radio annonçait une fusillade en terrasse de café. J'ai attendu la fin de la phrase, du paragraphe, pour savoir si c'était à Paris ou ailleurs, en pensant avec un vertige «c'est nouveau, avant je n'aurais jamais pensé que cela pouvait être à Paris.» Finalement Tel Aviv.

Mes mains sentent l'intérieur des gants en caoutchouc de cuisine. A midi je suis allée au club pour aider à nettoyer. De la boue, de la boue d'enfant qui fait des pâtés de boue avec de la terre et de l'eau, s'est déposée sur toutes les surfaces planes, la moindre baguette de bois ou de métal. L'eau a soulevé une remorque à bateaux, celle-ci n'est pas retombée d'aplomb, un bateau est cassé. D'autres sont gonflés d'eau, lourds, irrécupérables.
Dans l'ensemble il n'y a pas trop dégâts même si chaque dégât est onéreux: les "ergos" (ergonomètres), les appareils électriques, le petit matériel, tout avait été mis en hauteur dans les vestiaires.

Front des grèves : ce matin, encore Boissy, RER A. Olivier n'a plus cours, dernière semaine avant le bac.