5/365 - train court après un train supprimé

Matin.
8h10. Un train supprimé. Le suivant est un train court.
Comment expliquer la situation aux lecteurs qui n'ont jamais attendu de RER? Si vous n'avez pas repéré que le train était court, vous attendez sur une partie du quai où aucune voiture ne s'arrêtera devant vous. Donc il vous faudra courir vers les premières voitures. Tous les passagers sur la partie de quai inutilisée vont courir avec vous pour tenter de monter dans la première voiture qu'ils vont atteindre (car le RER ne va pas tarder à repartir, vous avez au plus deux minutes pour monter dans une voiture). Celle-ci sera mécaniquement bondée. Mais si le train précédent a été supprimé, non seulement il y a plus de voyageurs sur le quai, mais la voiture est déjà pleine de tous les voyageurs montés aux arrêts précédents. Donc la masse de voyaguers courants arrivera devant des portes saturées.
Bref, le train court après un train supprimé à une heure de pointe est l'une des grandes inventions sadiques de la SNCF (le RER D appartient à la SNCF et non à la RATP).

Je laisse O. tenter sa chance (il a cours) et j'attends le RER suivant. Il est si plein que je ne monte pas dedans. Je prendrai le suivant.
J'arrive au bureau deux heures plus tard.

14 h. Ligne 1, ligne 6 (métro St Jacques). (J'ai oublié mon pass Navigo, j'utilise des tickets de métro, donc pas de Vélib aujourd'hui (pas de regrets: il pleut)).

18h30. Retour. Ligne 6 puis ligne 4 parce que des ralentissements sont annoncés sur la B à cause d'un colis suspect.
La station Denfert-Rochereau de la ligne 4 est décapée jusqu'à la roche, on dirait une caverne. Ce n'est pas désagréable. (J'apprendrai plus tard qu'elle va être vitrée (comme l'est la ligne 1) pour régulariser le trafic et empêcher les suicides.)
Comme je me suis trompée de sens, il faut que je change de quai. J'ai la flemme et vais prendre le RER B malgré tout. Les ralentissements annoncés ne se font pas sentir.
Le retour se passe sans anicroche.

Déplacé

Nous continuons à traduire le premier discours de Schleiermacher.
Je note deux ou trois remarques.

Les deux bêtes noires de la théologie libérale sont les juifs et les catholiques: les juifs parce qu'ils ont rejeté le Christ, les catholiques parce qu'ils ont travesti son message. Rome et Jérusalem.
La conséquence est que les deux sont souvent mêlés dans les comparaisons négatives et les accusations de Schleiermacher. Mais aujourd'hui, au début du XXIe, les traducteurs de l'allemand n'osent plus traduire «juifs» par «juifs» mais utilisent «hébraïques». «Alors que la théologie libérale n'était pas antisémite. L'antésimitisme n'est apparu qu'à la fin du XIXe

A un moment je me moque de la catho (comprendre "l'institut catholique de Paris") en disant que le grand mot des professeurs est "déplacé", l'important, c'est le déplacement: «comment ce texte vous a-t-il déplacé?», «est-ce que vous avez été déplacé?». Je pensais faire rire mes congénères protestants avec cette remarque, mais à ma grande surprise, ils m'avouent qu'ici aussi, à l'IPT, le même mot est utilisé. Le prof suppose que ce vocabulaire remonte à l'époque de la grande vogue de l'école de Palo Alto.
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