15/365 - écran rouge aux Halles

Matin: RAS
RER D à 7h43. Ligne 14, puis 12 puis 8 (Invalides).


Vers 17h45 : ligne 8 puis ligne 1. Je sors station Louvre.

Soir.
19:10. Quai du RER D aux Halles. Annonce sur fond rouge: «Prévoir un allongement temps de parcours de 15-20 minutes sur votre ligne et ce jusqu'à 21h. La cause des personnes dans les voies et une panne alimentation électrique à Paris Nord.»



Il existe deux types de RER D pour rentrer chez moi: des rames qui traversent Paris et effectuent un trajet nord-sud (zaco), et des rames qui partent de gare de Lyon (zico - ajoutés aux zaco aux heures de pointe).
Cette annonce signifie qu'il y a des problèmes sur les RER qui viennent du nord. L'inquiétant, c'est qu'aucun train n'est indiqué à l'écran. Je décide donc d'aller gare de Lyon pour tenter de prendre un zico s'il y en a encore à cette heure-là.

Donc RER A aux Halles, descente gare de Lyon, accès au quai du RER D (très rapide, juste un étage au dessus).
Il y a bien une rame à quai, elle part dans trois minutes (19h23). Elle est si pleine que je pense ne pas pouvoir y monter. Je réfléchis que je ne sais pas quand passera la suivante: je suis fatiguée, il faut que je monte dans ce train. J'observe alors qu'il paraît y avoir de la place de l'escalier (ce sont des double-deck, voiture à étage), monte, explique que je veux atteindre l'escalier, avance, ce n'est pas si serré…
En fait il y a encore de la place, le couloir central est vide, il y a même deux places assises!
Je me retourne, regarde vers le bas, dis: «Vous exagérez, il y a encore plein de places». J'encourage les gens sur le quai: «Venez, il y a de la place». Je m'attends à des protestations, personne ne dit rien, la foule silencieuse s'écarte (elle ne choisit pas de monter, ce qui est pour moi incompréhensible, car on est mieux en haut) pour laisser passer de nouveaux voyageurs.

Retour sans problème (je veux dire dans les temps, sans durée excessive).

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PS : Question à un mal-voyant :
— Mais comment fais-tu pour t'y retrouver dans les correspondances?
— Je demande aux gens. A Paris il y a toujours du monde, ce n'est pas comme dans ma banlieue où j'attends parfois vingt minutes tout seul… Il y a un site super bien fait qui décrit tout précisément, métro connexion, je l'étudie avant de partir.

Dernier colloque des Invalides

sur le thème «Dernières RàB» (Rubriques à Brac, ça tombe bien, tout le monde connaît parmi les gens rencontrés aujourd'hui): Jean-Jacques Lefrère, l'organisateur "sur place", est mort sans remplaçant à ce jour (tandis que Michel Pierssens est au Canada et Jean-Paul Goujon à Séville… cela ne simplifie pas l'organisation); d'autre part nous apprenons que le centre culturel canadien ferme pour deux ans et rouvrira ses portes dans le VIIIe: plus d'organisateur et plus de site parisiens, la fin d'un époque.

Colloque des Invalides, Blitz-discours, de cinq minutes: c'est la troisième fois que j'y assiste, toujours pour écouter Elisabeth, et cette année, Tlön était également dans l'assistance.

Je résume les interventions sur l'autre blog (celles où je n'étais pas en train de digérer, deux ou trois m'ont échappé) et me contente de quelques bribes relevées au cours du déjeuner:
— Le problème de Guillemin, c'est qu'il veut tout le temps avoir raison.
— C'est le cas de tout le monde, non?
— Tu as raison.

Alain Chrevrier a présenté une couronne de sonnets haïtiens d'Emile Roumer, c'est l'occasion de parler d'Haïti et d'un illustre ancêtre de Tlön, tandis que le professeur Lassalle évoque Saint-Céré qui semble être le Berditchev français (tout le monde vient de Saint-Céré, est passé par Saint-Céré…). Le professeur se souvient de ses années de provincial, quand sa vie tenait à sa correspondance échangée avec les surréalistes… Il regrette qu'un Roubaud, par exemple, ne réponde pas aux lettres, quasi par principe.

Il faut lire Stello.
Cocteau prince des poètes, puis Maurice Carême!
Plus de poètes à l'agrégation: «L'année où il y a eu Gracq… Les élèves ont eu les pires problèmes.»

A ma droite, deux jeunes professeurs spécialistes de Lautréamont, doctorants, enseignent en Bretagne. Le grand poète de l'entre deux-guerres? Desnos. Un poète contemporain? Guy Goffette.


En fin de journée, je passe à la librairie sino-japonaise Le Phénix pour acheter une méthode pour écrire le japonais (c'est pour offrir).
En revenant prendre le métro aux Halles, je passe à la bibliothèque de la Canopée. Je suis un peu déçue, elle est toute petite (enfin, plus que ne le laissaient penser les photos). je découvre sur un présentoir des livres pour apprendre le français et s'entraîner au TCF, «test de connaissance du français pour acquérir la nationalité française». Je ne savais pas que cela existât:
Proposé depuis janvier 2012, le TCF pour l’accès à la nationalité française (TCF ANF) a été spécifiquement conçu pour répondre aux nouvelles dispositions introduites par le ministère français de l’intérieur (décret 2011-1265 du 11 octobre 2011) fixant au niveau B1 oral (épreuves de compréhension et d’expression orales) le niveau requis en français pour les postulants à la nationalité française.
A côté de la bibliothèque se tient un café de hip-hop et une salle pour danser.
Les escaliers qui descendent au métro forment comme un vaste amphithéâtre (mais les mesures de surveillance anti-terrorisme ne permettent sans doute pas l'ample circulation qui devait être prévue par l'architecte). Tandis que je traverse ces lieux mille fois empruntés, je reconstitue le fantôme de leur disposition disparue.
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