J'avais posé une journée de congé aujourd'hui pour mon stage d'aviron. J'ai annulé le stage mais pas la journée et j'en ai profité pour aller chez le médecin demander un arrêt de travail. Je suis épuisée. Ce n'est pas tant la douleur mais l'attention qu'elle nécessite: c'est très gênant de laisser échapper un cri de douleur en public lors d'un mouvement incontrôlé parce qu'on a oublié qu'on avait mal, en réunion ou dans le RER. Imposible de se pencher en avant pour attrapper une feuille un peu loin, impossible de se pencher par dessus une épaule pour expliquer un chiffre dans un tableau, difficile de se lever de sa chaise…
C'est humiliant de devoir demander un arrêt de travail: après tout, si le médecin ne le propose pas, est-ce que ça ne veut pas dire que cela n'en vaut pas la peine et que je me plains pour rien? (pourtant je suis résistante à la douleur, elle ne me fait pas peur, je rappelle que j'ai accouché à la maison. Je n'en tiens pas compte, peut-être pas assez, d'ailleurs).

Bref, je suis arrêtée une semaine et je me sens infiniment soulagée, même en sachant que le conseil d'administration d'approbation des comptes se tient dans une semaine. Etre aussi soulagée alors que je sais cela prouve sans doute que j'ai vraiment besoin de m'arrêter. (Cette auto-justification traduit mon besoin de me rassurer. Je ne préviens pas J. de cet arrêt. Qu'elle parte en congé tranquille. La Mutuelle va être fermée dix jours; dans deux semaines, ce sera le dawa, les reproches des adhérents: «on n'arrive jamais à vous joindre» (sachant que nous décrochons si bien (selon l'expression consacrée "taux de décroché") que le standard nous transmet n'importe quel appel juste parce qu'il sait que nous répondons; sachant aussi que dans ces cas-là les gens trouvent une solution, appellent ailleurs. C'est rarement aussi urgent qu'ils veulent se le faire croire)).

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Levée tôt pour emmener O. à la gare: il part en stage BAFA une semaine.
Cela signifie que nous sommes sans enfant une semaine \o/