Je continue l'exploration des solutions possibles : après l'ostéopathie, la rélexologie plantaire et l'allopathie, l'acupuncture. Cela a apaisé, mais pas longtemps, et surtout beaucoup détendu le reste du corps, y compris les traits du visage. Je me suis endormie dès que l'acupunctrice m'a laissée seule avec les aiguilles.
Interdiction de porter des charges lourdes.
Elle voulait absolument trouver une raison précise, un mouvement précis, à l'origine de ce lumbago. Mais rien, sinon le fait d'avoir continué à ramer alors que je sentais une gêne (c'est à ce moment-là que j'aurais dû aller chez l'osthéopathe), ne pas m'être suffisamment étirée, avoir porté des yolettes en serrant les dents alors que cela devenait insupportable, avoir poussé à l'ergo, avoir allongé mon coup d'aviron sur l'arrière, augmentant la bascule avant-arrière du corps1… et finalement avoir mis cinq minutes à sortir de la coccinelle. Je n'ai pas fait attention aux signes: «c'est comme ça chez les yang, ils encaissent, et quand arrive quelque chose, c'est souvent brutal».

Je continue l'exploration de ce qu'il ne faut pas faire. Ce soir, le long trajet en voiture. Invitation d'une amie en Franche-Comté, le voyage était prévu depuis longtemps et difficilement décommandable car déjà remis une fois. Cela fait un moment que j'insinue que je préfèrerais prendre le train (pour pouvoir me lever, marcher. Assis, c'est vraiment le pire), mais notre destination est loin de tout. Nous avons décidé de faire une étape afin de faire deux fois deux heures de voiture plutôt qu'une fois quatre.
Depuis deux jours, j'ai beaucoup plus mal que durant les trois semaines précédentes.

Nous arrivons à huit heures dans une belle propriété près d'Avallon, "la Cimentelle". La chambre est très jolie, la propriétaire ne fait aucun effort d'amabilité. Nous rions d'imaginer des Américains accueillis par une telle personne. Ça doit leur faire un choc. Il faut que nous leur apprenions le terme "bourru" comme une caractéristique française. Le Suisse lent, l'Américain jovial, le Français bourru. Pour une anthologie des clichés destinés à l'indulgence.
Quatre Porsches et une Picasso dans la cour, toutes suisses.


Note
1 en août dernier, je n'ai pas pu me servir de mon pouce gauche pendant un mois (imposible de saisir ou porter) après avoir modifié ma prise sur la pelle.