En regardant google agenda hier en cours, je me suis aperçue qu'il y avait ce soir un "dîner littéraire" dont le thème était Grèce et littérature. Curieusement je ne reçois plus de mails d'invitation depuis quelques mois. Il a d'ailleurs fallu que je refournisse mon mail sur le formulaire d'inscription, il a dû être écrasé.

Je me suis donc inscrite et j'ai choisi en catastrophe ce que j'allais présenter: quelque chose de court (puisque personne n'emprunte de gros livres), quelque chose que je connaissais puisque je n'avais plus le temps de lire un ouvrage de fond tel que j'avais eu l'intention d'en amener lorsque j'avais pris connaissance du programme en début d'année (Antoine Meillet, Aperçu d'une histoire de la langue grecque, dont Antoine Compagnon avait parlé dans son séminaire sur le structuralisme, ou finir Autour de Platon, le merveilleux livre d'Auguste Diès).

Pas Cavafy, tout le monde allait l'amener, pas Odysseas Elytis, je ne sais plus où la plaquette se trouve dans la maison, pas Lacarrière ou Romilly, trop évidents, Tristano meurt conviendrait-il à ce thème?
J'arrête rapidement mon choix sur deux volumes minces et en outre bilingues (une page sur deux à lire…) d'épigrammes antiques dans la collection Orphée, La Couronne de Méléagre et La Couronne de Philippe. Mon inscription est terminée.

Tous ces scrupules étaient inutiles: j'ai été la seule à ma table à repartir avec des livres présentés. Les gens viennent, commentent ou pire racontent interminablement le livre qu'ils ont amené (parfois un livre de bibliothèque (Hypérion d'Höderlin) ou pour la première fois ce soir des feuilles photocopiées) et repartent sans se préoccuper de ceux des autres.
Je ne reviendrai pas l'année prochaine — ni jamais. Je vais juste récupérer mes deux livres encore en circulation.

Point positif : quelqu'un a présenté une revue éditée par la librairie grecque Desmos. Il faudra que j'y passe.

Tout cela a fait naître un irrésistible désir de Grèce.