Pas contente

Rentrée pas trop tard pour être là quand le gentil voisin garagiste viendrait ausculter la voiture (il n'a rien trouvé car elle refuse de "dialoguer" avec l'ordinateur. En désespoir de cause il va changer la sonde (quarante euros). Sinon, c'est une pièce de mille euros qu'il faut changer, et comme la voiture doit en coûter mille cinq cents…)
J'ai eu droit à une scène du deux de la part de A. parce que pour ne pas rester les bras ballants, je commençais à ramasser la poignée de tickets de caisse et de prospectus en tous genres qui jonchaient le plancher de sa voiture : il paraît que j'attente à son intimité. Elle me les a arrachés avec force pour les protéger de son corps en déclamant des bêtises — devant le voisin garagiste, la honte. (Mais que fait-elle de ces détritus, que va-t-elle en faire ? j'ai la vision atroce d'un appartement empli de tickets de caisse et de papiers de bonbon. Syllogomanie.)

J'ai sérieusement perdu patience. Je suis fatiguée que nous tenions nos engagements et pas elle, et qu'en outre elle m'accuse de méfaits imaginaires. Il me semble que lorsqu'en quatre ans on a réussi à rendre un rapport sur cinq et effectuer trois stages sur huit (et encore, le dernier grâce à moi, après mon retour, donc in extremis : elle a passé le mois de juillet à faire des puzzles et regarder des mangas) on est tenu à une certaine discrétion dans les récriminations.
Bref. Il ne va pas suffire que sa voiture soit réparée. Pour avoir le droit de rentrer à Lisieux, il va falloir qu'elle termine l'un des deux rapports de stage en cours (rien d'impossible, il faut simplement qu'elle arrête de regarder youtube tous les trente mots).

286/365 Retour à la normale

Matin : RER à 8h58, qui n'existait pas la semaine dernière.
Puis RER A, de nouveau opérationnel après quatre semaines d'interruption (on aimerait espérer que les travaux auraient des conséquences visibles, sensibles, mais non, à part le carrelage gare de Lyon).

Le soir ligne 1 à 17h04, puis RER A puis RER D, sans encombre.

Coup de geule hospitalier

Je reprends comme je l'ai déjà fait plusieurs fois une suite de tweets "à dérouler", comme on dit.
Bien sûr, entre autres causes : on commence par les abrutis qui ont déclaré que la santé devait être un secteur "rentable", rentabilité

parfaitement artificialisée par les tarifs de l'AM (assurance maladie) complètement déconnectés des coûts réels, de la course au cost-killing à tout crin

qui va en face de cette rentabilité illusoire. Comme dit un copain patron de clinique "si tu veux faire un truc rentable, t'ouvres un club de

strip-tease ou une pizzeria, pas un établissement de soins"
A quel moment c'est tolérable que des actionnaires se fassent du beurre sur la

santé de nos concitoyens?
On continue avec le dogme du "il y a trop de fonctionnaires" qui nous pousse à externaliser au maximum sur des

fonctions qui seraient "pas notre coeur de métier", en exploitant encore plus les personnes qui réalisent les prestations pendant que des

actionnaires se font encore plus de fric sur leur dos (coucou Onet Nettoyage, bande d'esclavagistes!) tout en cassant complètement la notion

de travail en équipe. Je vous épargne tous les fournisseurs et prestataires fumistes qui se foutent complètement de la qualité des

prestations qu'ils délivrent, et donc du service au patient qu'ils fournissent, du moment qu'ils se font encore plus de pognon sur le dos du

contribuable, du patient et du cotisant.
Tiens les cotisations sociales on en parle? Il est où le pognon qui finance la sécu à force de

baisser les charges sociales parce que les "salariés coûtent trop cher" pendant que les actionnaires défiscalisent dans tous les paradis

possibles et imaginables? Oui, la santé publique a un coût, et il n'y a pas que ceux qui tondent la laine sur le dos des autres qui ont le

droit d'être soignés dans les meilleures conditions possibles!
Quant à vos propos sur "l'hôpital est en situation monopolistique", vous

n'avez pas honte de raconter des conneries pareilles? Vous aussi vous avez pris le nouveau Levothyrox? Bien sûr qu'on est sur un foutu

secteur concurrentiel, partout : on est en concurrence avec le secteur privé, et même entre hôpitaux depuis que l'ARS surveille l'évolution

des parts de marché entre établissements. C'est exactement pour cette raison qu'on ne fait RIEN pour limiter l'afflux dans les services

d'urgence, parce que le but de cette course à l'échalote toxique, c'est de faire toujours plus de chiffre que le voisin. On est en

concurrence sur nos services supports, parce qu'on doit défendre jusqu'à la légitimité de nos cuisines et blanchisseries hospitalières

en faisant toujours moins cher que le concurrent d'à côté. Et après on s'étonne que les patients mangent mal...
On est en concurrence sur le

marché des professionnels de santé, d'abord sur les médecins : merci au crétin qui a décidé, en vertu de la loi du marché, qu'en limitant

l'offre de soins on limiterait la dépense de soins, et donc qu'il fallait bloquer les numerus clausus, on est ds une belle merde maintenant

On est aussi en concurrence sur d'autres secteur pros comme les kinés ou les orthophonistes, on est en concurrence de partout

D'ailleurs nos décideurs le savent bien, puisque ce sont les premiers à aller se faire soigner dans le privé à l'Hôpital Américain

Le seul truc sur lequel on a le monopole c'est justement sur tout ce qui n'est pas rentable et susceptible de rapporter du fric à court

terme. PARCE QUE C'EST CA LE SERVICE PUBLIC
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